Erdogan le président turc pourra-il arrêter le sens de l’histoire qui exige la création d’un Kurdistan qui irait des frontières de l’Iran à la méditerranée ? Première publication le 27-6-2015, plus que jamais d’actualité. N’est-ce pas là le premier pas pour régler le conflit irakien et syrien ?
Erdogan montre les dents mais ce n’est pas nouveau
Peut-on faire disparaître une idée, une culture, un peuple ? Erdogan le président turc est persuadé que la création d’un état Kurde qui irait des frontières de l’Iran à la méditerranée n’est pas acceptable. Même un petit état kurde dans le nord de la Syrie lui parait déjà une impossibilité. Il est pourtant probable que le premier pas pour résoudre le conflit Syrien, Irakien et diminuer les tensions en Turquie passe par la création du Kurdistan.
Lorsqu’en 1925 les Kurdes ont été partagés entre 4 Etats, la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, ils ont aussi perdus leur autonomie culturelle. Ce peuple qui a traversé la nuit des temps en survivant à ses propres divisions et aux agressions de tous les pays environnants a commencé à craindre pour son avenir. Comme il l’a fait dans le passé en devenant sunnite pour survivre, il s’est adapté au nouveau monde qui naissait en attendant des jours meilleurs. La langue kurde qui les réunit et la culture ancestrale qui les enrichit ont permis au peuple kurde de tenir malgré vents et tempêtes son territoire, de créer une diaspora, un quart de sa population est dispersée dans le monde entier, en somme de s’organiser en attendant des jours meilleurs. La longue lutte, pour survivre aux attaques turques, voire récemment à l’arme chimique employée contre eux par Saddam Hussein, en fait des guerriers redoutables et courageux lorsqu’ils ont des armes. Mais ce qui caractérise le plus ce peuple est la tolérance religieuse, l’acceptation de l’autre remonte à des temps immémoriaux et cette idée-là ne peut disparaître.
La communauté internationale le 10 août 1920 reconnaissait la création sur une partie du territoire du Kurdistan d’un Etat kurde, mais cela ne fut jamais mis en pratique. Erdogan le président turc pourrait-il arrêter le sens de l’histoire qui exige la renaissance d’un Kurdistan ? Rien n’est moins certain car les américains qui souhaitent se désengager autant que possible ont besoin d’alliés fidèles comme le sont les israéliens. Erdogan qui rêve d’une « grande Turquie » ne peut aujourd’hui admettre qu’une partie de sa population lui échappe et pourtant aura-t-il les moyens de s’y opposer, si un jour, les kurdes arrivent à s’entendre entre eux ?