C’est le désespoir et non l’islam qui est la cause première du terrorisme selon l’émir du Qatar Tamim al Thani. Un désespoir qui règne dans la déstabilisation du Moyen Orient mais aussi dans les quartiers pauvres des grandes villes d’Europe, et même aux États-Unis, il s’exprimait dans le cadre d’une communication préparatoire à la rencontre avec Obama aux USA.
Obama a préféré positiver
Afin de cadrer la rencontre avec Obama l’émir du Qatar Tamim al-Thani a préféré s’exprimer par un message dans les colonnes du New York Times. Moins à l’aise qu’Obama dans les conférences de presses, le staff autour de l’émir a pris la précaution d’écrire l’essentiel du propos que l’émir a délivré à Obama. Un point particulier a attiré notre attention. C’est la vision de l’émir du Qatar concernant les causes profondes du terrorisme qui sévit au Moyen Orient et dans le monde.
Pour l’émir Thamim al Thani les balles et les bombes seules ne suffiront pas à gagner la guerre contre le terrorisme. Il faut s’attaquer aux causes profondes qui le génèrent en mettant en place un plan à long terme dans une approche stratégique. Pour l’émir al Thani le terreau de ce terrorisme est le désespoir et non l’islam. Un désespoir qui règne dans la déstabilisation du Moyen Orient mais aussi dans les quartiers pauvres des grandes villes d’Europe, et même aux États-Unis.
Ce texte permet de mieux comprendre la stratégie du Qatar qui est convaincu de l’échec de la suite donnée à la chute de Saddam Hussein en 2003, ce sont directement les USA et Obama qui en prennent pour leur grade. L’émir souligne les tentatives cyniques d’approfondir et d’exploiter le fossé entre sunnites et chiites à des fins politiques. Il serait intéressant de savoir qui est visé. Et enfin il rappelle l’esprit des valeurs du printemps arabe et met en cause une communauté internationale qui est resté les bras croisés.
Un texte d’une rare violence intellectuelle auquel Obama n’a pas répondu directement, préférant dans un premier temps consolider les rapports entre les deux pays et même allant jusqu’à louer l’effort du Qatar pour combattre Daesh. Il y aura un deuxième temps au propos de l’émir Tamim al Thani dans le NYT, sans doute moins consensuel.