La politique plus forte que la République

L'ancien président se présente comme député en Corrèze

Qui sera le prochain premier ministre, une fois que Valls aura compris qu’il vient de se faire piéger ? Hollande le « mou » a même trompé les marionnettes de Canal+. Même le « machiavélisme » de Mitterrand pourrait être battu.

 

En politique il faut toujours préparer les deux coups d’après

En cinquième République celui qui est à l’abri c’est le président de la République et non le premier ministre. Le président Hollande en se faisant passer pour un « mou » a même trompé les marionnettes de Canal Plus qui essaient de se rattraper en le surnommant « SuperCharlie ». On a juste oublié qu’il a été capable, droit dans les yeux, de dire à son ami Jean Marc Ayrault « casse toi » et à celle qui l’a aidé à gagner sa présidence « je ne t’aime plus ». A la moitié de son mandat, il vient de sacrifier celui qui pouvait lui faire de l’ombre, Manuel Valls.

L’affaire fut finement montée. Hollande a, en premier lieu taquiné le patronat, en l’appâtant avec des dizaines et des dizaines de milliards, il fallait confondre publiquement ceux qui disent « nous sommes capables de créer un million d’emplois ». Chose faite, car chacun sait que le patronat à le cœur à droite est le portefeuille à gauche. Hollande fin limier de la politique, sait pertinemment que le patronat a réussi depuis longtemps à renverser le rapport de force dans le monde du travail et qu’il n’entend pas partager, pour rééquilibrer les revenus du travail au détriment du capital. Les salariés, les autoentrepreneurs et les petits patrons ne sont que de la ressource humaine pour les dirigeants du patronat. Hollande a demandé à Manuel Valls de « crier » sa flamme pour l’entreprise et à chaque fois que « Manu » disait « J’aime l’entreprise », les forces socialistes perdues et égarées dans les sous-sols de Solferino, retrouvaient du sens à leur combat et tel le slogan du général Nivelle, une voix s’éleva jusqu’à l’Assemblée Nationale « ils ne passeront pas », les suppôts du capital. Dommage que Mélenchon ait quitté ces sous-sols car il l’aurait lui aussi entendue au lieu de se perdre dans des histoires d’épiciers.

En deuxième lieu, Hollande devait démontrer que la finance n’est pas capable de diriger le pays et que seul un politicien peut conduire la France, à chaque un son travail. Il est allé chercher « le meilleur d’entre nous, jeune, beau, intelligent et tutti quanti, Emmanuel Macron. » Une loi aura suffi pour le mettre KO. Mais le vrai objectif de Hollande n’était pas là, dans ce premier coup politique. En donnant l’ordre à Valls d’employer le 49-3, en le regardant fixement dans les yeux, il lui a montré la fin de son règne de premier ministre. Comment un premier ministre peut-il  diriger le pays quand il n’a plus la majorité dans son parti ? Les experts qui se réveillent ce matin, alors que l’enchantement disparait, vous diront, mais n’oubliez pas, Valls n’a jamais été majoritaire au sein du PS.

Hollande a eu dans son entreprise politique, l’aide discrète mais efficace de l’ex président et aujourd’hui grand conférencier devant l’éternel, Sarkozy. Celui –ci a laissé faire et dire, que quelques députés de droite et de l’UDI, pourraient bien dans l’intérêt de la République, dans ce moment d’osmose nationale, voter le texte porté par la grande finance française. Jusqu’à hier matin Valls et Macron ont cru au miracle de l’intelligence, mais la politique veille sur ses intérêts. Il aura suffi de quelques coups de téléphone de Sarko pour que le piège se referme sur Macron et Valls. Sarkozy à une revanche à prendre sur Hollande et celui-ci considère qu’il peut battre Sarkozy, que chacun s’en souvienne. Même le « machiavélisme » de Mitterrand pourrait être battu.

Valls qui est intelligent, devrait rapidement se sortir de ce piège avant de perdre le peu de crédibilité qu’il lui reste. Alors qui sera le prochain premier ministre de Hollande ? Certainement quelqu’un qui mettra la barre à gauche, qui tapera avec subtilité sur le patronat qui ne tient pas ses engagements  pour rassembler les forces vives du pays, et qui dira à la finance de filer « gauche ». Mais avant tout qui ne fera pas d’ombre au candidat Hollande qui prépare activement son deuxième mandat.