La garde des enfants au Qatar devient un vrai casse-tête

Femme de menage philippine

La réglementation de janvier 2014 sur la garde d’enfants dans des structures « souples », est inapplicable.  Ceux qui ont produit cette loi sont bien loin de la vraie vie.

 

Trop de droit tue le droit

 A force de durcir le droit sur la garde des enfants, le Qatar met certains parents à petits revenus dans une réelle difficulté. En effet la réglementation de janvier 2014 sur la garde d’enfants, dans des structures « souples », c’est-à-dire à la maison, expose celui qui n’est pas agrée par le ministère de l’Intérieur à des sanctions financières et à deux ans de prison. Or, pour être agrée il faut en plus d’un enquête, consigner une somme de 100 000QR soit 24 000 euros qui vous seront rendus lorsque vous arrêterez votre activité, moins les amendes éventuelles que l’administration qatarie vous aura octroyé.

Conséquences, il faudrait augmenter fortement les prix pour chaque enfant gardé ou alors trouver une solution « non légale ». Doha News nous informe justement d’un cas d’une situation « illégale », connue par la police suite à une dénonciation. Malgré les explications des contrevenants et de la famille de l’enfant gardé, les personnes exerçants cette activité illégale ont été inquiétés et vont sans doute se retrouver en prison.

Il est aisé pour des qataris à haut revenus de payer des sommes importantes pour faire garder leurs enfants, mais pour des revenus modestes ce n’est pas possible, sauf à empêcher la femme de travailler. La vie au Qatar coûte de plus en plus chère et souvent il vaut mieux, lorsqu’on est expatrié vivant en couple, avec des enfants, travailler tous les deux, pour faire face aux dépenses de la famille.

Avec cette législation, les petits revenus sont contraints de tricher. Ceux qui ont produit cette réglementation sont bien loin de la vraie vie, la loi a été mise en place, suite aux nombreux décès, occasionné par un incendie entrainant la mort de 19 enfants. La loi de janvier 2014 ne tient pas compte de la réalité pour la garde d’un tout petit nombre d’enfants souvent de 1 à 3. L’idée de l’agrément ministériel peut se comprendre, mais le paiement d’une somme aussi exorbitante, montre la bêtise des rédacteurs de ce texte qui demeure inapplicable et qui incite à l’illégalité. Ce qui nous fait dire trop de droit tue le droit.