Le nouveau roi d’Arabie saoudite, Salman al-Saoud aura-t-il assez d’autorité pour empêcher le Qatar de rompre l’accord entre pays du Golfe ? Les relations exceptionnelles entre le roi Abdallah et l’émir Tamim ont permis cet accord. Or, les relations avec le nouveau roi sont ordinaires.
Les relations privilégiées entre le défunt roi Abdallah et l’émir Tamim
Un des éléments clés qui a permis l’aboutissement de l’accord de non-ingérence entre les états du Golfe et le retour dans ses frontières du Qatar, était les relations privilégiées et personnelles entre l’émir Tamim et le roi Abdallah. C’est sur l’insistance du roi de l’Arabie saoudite que le Qatar a renoncé en apparence à sa politique étrangère. Aujourd’hui les relations entre le nouveau roi saoudien et l’émir Tamim sont ordinaires. Le nouveau roi d’Arabie saoudite, Salman al-Saoud aura-t-il assez d’autorité pour empêcher le Qatar de rompre l’accord entre pays du Golfe ? Rien n’est moins sûr.
Le Qatar n’a rien à gagner à se soumettre aux divers desiderata des autres pays du Golfe. Bien loin d’être un modèle, sur plusieurs dossiers dont la diversification de son économie, il a en quelques années pris une avance certaine par rapport à ses voisins. Pendant ce temps-là, l’Arabie saoudite prisonnière de la problématique de la succession du roi Abdallah se refermait sur elle-même. L’engagement, d’une partie des états du Golfe à vouloir combler le trou sans fond de l’Egypte sans faire les reformes structurelles nécessaires, risque à cause de la chute brutale des produits des hydrocarbures de fondre pour l’avenir. Le président égyptien al-Sissi qui s’avère être plus pragmatique que prévu pourrait trouver dans le rapprochement avec le Qatar, souhaité par le roi Abdallah, une possibilité de préserver son avenir
Une fois le deuil passé, dès début février, il sera intéressant d’observer d’éventuelles modifications de la politique étrangère du Qatar. Celui-ci pourrait bien, profitant de l’arrivée du nouveau roi, qui compte tenu de son âge et de sa santé ne sera qu’un roi de transition, revenir à ambitions de leader qu’il a dû sacrifier pour assurer sa tranquillité et pour permettre au roi Abdallah de mourir en paix.