La réalité balaie les quelques espoirs qui étaient nés suite à la grande marche du 11 janvier 2015. La visite de Hollande, garant de nos valeurs républicaines, en Arabie saoudite pour présenter ses condoléances est stratégiquement compréhensible mais politiquement inacceptable. La présence de Laurent Fabius ministre des affaires étrangères aurait été suffisante.
Que restera-t-il dans quelques mois de l’esprit du 11 janvier 2015
Le président Hollande n’a pas de chance. La grande marche du 11 janvier 2015 avait fait naître dans le cœur des français un élan humaniste, non seulement pour condamner la mort de 17 personnes mais aussi pour s’insurger contre l’obscurantisme des fanatiques qui ne respectent aucune de nos valeurs. Nourris au sein de la République, trois hommes et sans doute quelques complices n’ont pas hésité à détruire des vies pour installer la « peur » afin de permettre aux thèses obscurantistes d’avancer leurs pions dans un pays de libertés, ouverts à tous les vents, la France.
La réaction du peuple français a créé une onde de choc dans le monde entier obligeant les adversaires de nos valeurs à manifester, invoquant des dessins blasphématoires, là où nous voyons une simple liberté d’expression, sans chercher à blesser ni à manquer de respect, ils nous montrent l’immense fossé qui nous sépare.
Hollande, devenu enfin le président des français, parce qu’il a su faire face à une situation « dramatique », a pris du galon et a remonté l’estime général « du politique » en France. L’unité nationale qui a suivi et qui vient naturellement de se terminer, est logique dans une démocratie. Les débats et mesures en cours montrent que nous pourrions assister à l’incroyable, à savoir, un pouvoir « dit » de gauche « rognant » des décennies de libertés. Trois terroristes suffisent à déstabiliser la France et la faire voler en éclats. Le spectacle auquel nous assistons depuis quelques jours montre à quel point les « politiques français de tous bords » sont loin des réalités. Si on n’y prend pas garde ils pourraient mettre même à nouveau le feu aux banlieues. Nous en reparlerons…
Mais une question se pose aujourd’hui, après la mort du roi Abdallah, que va faire notre président de la République en Arabie saoudite ? Les funérailles ont eu lieu, il s’agit maintenant de présenter les condoléances, la présence de Laurent Fabius ministre des affaires étrangères serait à nos yeux la réponse adéquate.
La visite de Hollande, garant de nos valeurs républicaines, en Arabie saoudite pour présenter ses condoléances est stratégiquement compréhensible mais politiquement inacceptable. Chacun sait que l’Arabie saoudite ne partage pas nos valeurs de démocratie, de liberté, de fraternité telle que nous la concevons, d’égalité et encore moins de laïcité. La France patrie des droits de l’homme peut-elle accepter des décapitations sur la place publique et des hommes et des femmes subissant des châtiments corporels que nous avons bannis depuis des centaines d’années ? Et que penser de la place de la femme en Arabie saoudite ? Si nous sommes conscients que le roi Abdallah a repris un peu de terrain concédé par le passé aux rigoristes, ce pays ne partage aucune de nos valeurs.
Hollande fait partie de ceux qui disent il y aura un avant et un après 11 janvier 2015. Ce ne sont que des mots car dans les actes rien n’a changé.