Les négociations pour le retour des talibans en Afghanistan ont été l’œuvre de Donald Trump

Un regard critique sur l’accord de Doha et ses conséquences et peut-on imaginer la négociation entre Poutine et Trump pour la fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine ?

Contexte historique

Les négociations concernant le retour des talibans en Afghanistan ont principalement impliqué les États-Unis et les talibans eux-mêmes. Ces discussions se sont déroulées sous l’administration de Donald Trump, avec Zalmay Khalilzad comme représentant spécial américain pour la réconciliation en Afghanistan. Les pourparlers de paix ont abouti à la signature de l’accord de Doha le 29 février 2020, qui stipulait le retrait des troupes américaines et alliées en échange de garanties de sécurité de la part des talibans.

Les objectifs des négociations

Les pourparlers visaient à mettre fin à des décennies de conflit en Afghanistan, un pays ravagé par la guerre depuis l’intervention soviétique en 1979. L’objectif principal des États-Unis était de garantir un retrait sécurisé de leurs troupes, tout en obtenant des assurances de la part des talibans que le pays ne serait pas utilisé comme base pour des attaques terroristes contre les États-Unis ou leurs alliés.

Les termes de l’accord de Doha

L’accord de Doha prévoyait plusieurs points clés:

  • Le retrait complet des forces américaines et alliées d’Afghanistan dans un délai de 14 mois.
  • Un engagement des talibans à ne pas permettre à des groupes terroristes comme Al-Qaïda d’opérer en Afghanistan.
  • La libération de 5 000 prisonniers talibans en échange de 1 000 prisonniers des forces afghanes.
  • Le début de pourparlers intra-afghans entre les talibans et le gouvernement afghan pour discuter d’un cessez-le-feu permanent et d’un règlement politique.

Les critiques et controverses

A posteriori, les négociations et l’accord de Doha ont suscité de nombreuses critiques et controverses. Plusieurs points de discorde ont émergé :

L’exclusion du gouvernement afghan

L’une des critiques les plus sévères portait sur l’exclusion initiale du gouvernement afghan des négociations. Les talibans refusaient de reconnaître le gouvernement de Kaboul, qualifié par eux de « marionnette » des États-Unis. Cette exclusion a affaibli la position du gouvernement afghan et a miné sa légitimité.

La vitesse du retrait

La rapidité du retrait des forces américaines et alliées a été une autre source de préoccupation. Beaucoup ont craint que le retrait accéléré ne laisse un vide sécuritaire que les talibans seraient prompts à combler, ce qui s’est effectivement produit.

Les garanties de sécurité

Les garanties de sécurité offertes par les talibans ont été jugées insuffisantes par de nombreux observateurs. Les engagements des talibans à rompre avec Al-Qaïda et autres groupes terroristes ont été perçus comme peu fiables, compte tenu de leurs liens historiques.

Le traitement des femmes et des droits humains

Le retour des talibans au pouvoir a soulevé des inquiétudes majeures concernant les droits des femmes et des minorités en Afghanistan. Sous leur précédent régime (1996-2001), les talibans avaient imposé une interprétation extrêmement stricte de la charia, supprimant presque tous les droits des femmes.

Conséquences et bilan

Les conséquences de l’accord de Doha ont été rapides et dramatiques. À la suite du retrait des forces américaines en août 2021, les talibans ont pris le contrôle de Kaboul, marquant la chute du gouvernement afghan soutenu par l’Occident. Cette prise de pouvoir a entraîné une crise humanitaire majeure, avec des millions de personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Leçons tirées

L’examen rétrospectif des négociations de Doha et de leurs conséquences permet de tirer plusieurs leçons importantes:

  • La nécessité d’inclure toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements légitimes, dans les négociations de paix.
  • L’importance d’établir des garanties de sécurité vérifiables et de ne pas se fier uniquement aux promesses des belligérants.
  • La prise en compte des droits humains et des risques pour les populations civiles, en particulier les femmes et les enfants, dans tout accord de paix.
  • La prudence dans le calendrier et les modalités de retrait des forces militaires pour éviter un vide sécuritaire.

Conclusion

Les négociations du retour des talibans en Afghanistan, culminant avec l’accord de Doha, ont été un effort ambitieux pour mettre fin à des décennies de conflit. Cependant, à posteriori, il est clair que plusieurs erreurs et omissions ont contribué à un résultat tragique pour le peuple afghan. Il est essentiel que la communauté internationale tire les leçons de cette expérience pour mieux gérer les futurs processus de paix.

Au vu de cette conclusion on ne peut imaginer l’Ukraine et l’Europe absents de ces négociations. Trump refait les mêmes erreurs, en pire !

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