En avril dernier, NVIDIA avait annoncé son intention d’acquérir Run:ai, une start-up israélienne spécialisée dans l’orchestration des charges de travail des GPU. La Commission européenne ayant approuvé sans condition le 20 décembre dernier ce projet, NVIDIA a finalisé l’acquisition pour 700 millions de dollars de la jeune pousse qui a rejoint officiellement son équipe lundi dernier.
Le 3 janvier 2025, par Marie-Claude Benoit
Fondée en 2018 par Omri Geller et Ronen Dar, Run:ai s’est spécialisée dans la virtualisation et l’orchestration des GPU, permettant aux entreprises clientes de programmer, de gérer et d’optimiser leur infrastructure de calcul d’IA, que ce soit sur place, dans le cloud ou dans des environnements hybrides.
Suite à une requête de l’autorité nationale de concurrence italienne, la Commission européenne a été chargée d’examiner si son acquisition par NVIDIA aurait une incidence sur les marchés de la fourniture de GPU discrets pour centres de données et de logiciels d’orchestration GPU au sein de l’espace économique européen.
Elle devait déterminer si NVIDIA serait en mesure d’entraver la compatibilité entre ses GPU et le logiciel d’orchestration GPU des concurrents de Run:ai, ainsi que la compatibilité entre le logiciel de Run:ai et les GPU des concurrents de NVIDIA. Son enquête sur le marché lui a permis de conclure que, malgré sa position dominante sur le marché mondial des GPU destinés aux centres de données, “NVIDIA n’aura ni la capacité technique ni l’incitation à entraver la compatibilité de ses GPU avec les logiciels d’orchestration GPU concurrents” ce qui a été confirmé par les concurrents de Run:ai.
Teresa Ribera, vice-présidente exécutive de la Commission européenne et commissaire à la Concurrence, souligne :
“L’intelligence artificielle est appelée à exercer une influence significative sur de nombreuses industries en Europe. NVIDIA étant l’un des principaux producteurs de matériel informatique essentiel pour les applications d’IA utilisées dans l’UE et au-delà, il était important de vérifier que son acquisition de la jeune société de logiciels Run:ai n’aurait pas d’incidence négative sur la concurrence sur les marchés critiques, qui sont essentiels pour la compétitivité future. Mais notre enquête de marché nous a confirmé que d’autres options logicielles compatibles avec le matériel informatique de NVIDIA resteront disponibles sur le marché”.
Un nouveau chapitre pour Run:ai
Alors que sa collaboration avec NVIDIA a débuté dès 2020, Run:ai vient donc renforcer la position du concepteur des GPU sur le marché de l’IA et du calcul haute performance.
Dans leur communiqué, les fondateurs de la start-up affirment que bien que l’entreprise change de mains, son engagement envers ses clients, partenaires et l’écosystème de l’IA reste inchangé. Les valeurs de flexibilité et d’ouverture de la plateforme seront préservées.
“Fidèles à notre philosophie de plate-forme ouverte, en tant que membre de NVIDIA, nous continuerons à donner aux équipes d’IA la liberté de choisir les outils, les plates-formes et les frameworks qui répondent le mieux à leurs besoins. Nous continuerons à renforcer nos partenariats et à travailler aux côtés de l’écosystème pour offrir une grande variété de solutions d’IA et de choix de plateformes”.
La société a d’ores et déjà annoncé son intention de rendre son logiciel open source, ce qui permettra à la technologie de Run :Ai d’étendre son support au-delà des GPU Nvidia et d’inclure l’ensemble de l’écosystème IA.
“Alors que Run:ai ne prend actuellement en charge que les GPU NVIDIA, l’open source du logiciel lui permettra d’étendre sa disponibilité à l’ensemble de l’écosystème de l’IA”.
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