Le pays est depuis plusieurs années l’objet d’une instabilité politique chronique ainsi que d’une grave crise économique.
Le Liban est une République parlementaire
Le président de la République est chrétien maronite, le président du Conseil des ministres est sunnite et le président du Parlement un chiite. Le système législatif libanais est unicaméral. L’Assemblée nationale comprend 128 députés élus pour quatre ans. Les sièges sont répartis à parité sur une base confessionnelle (64 chrétiens, 64 musulmans).
Du 25 mai 2014 (fin du mandat de Michel Sleiman) au 31 octobre 2016 (élection de Michel Aoun) le Liban a connu une période de vacance présidentielle. Durant plus de deux ans, les pouvoirs du président ont été transférés au gouvernement d’entente nationale de Tammam Salam.
L’élection de Michel Aoun à la présidence de la République a constitué la première étape d’un processus de remise en marche des institutions libanaises. Le 18 décembre 2016, un gouvernement a été formé par le Premier ministre Saad Hariri. Des élections législatives ont eu lieu le 6 mai 2018 et ont permis au Parlement de se renouveler et donné la majorité à une alliance du Courant du Futur (souverainiste) avec le bloc composé du Hezbollah, du Courant Patriotique Libre (aouniste) du mouvement Amal. Le 31 janvier 2019, un nouveau gouvernement a été formé par Saad Hariri (Courant du Futur).
Le 29 octobre 2019, confronté à un important mouvement de contestation, le Premier ministre Saad Hariri a remis sa démission au Président Michel Aoun. Son gouvernement a été chargé d’expédier les affaires courantes.
La grave explosion qui a endeuillé Beyrouth le 4 août 2020 a conduit son successeur, Hassan Diab (désigné le 19 décembre 2019) à remettre à son tour sa démission le 10 août 2020 face à l’accumulation des critiques. Le 10 septembre 2021, après plus d’un an de tractations, Najib Mikati est parvenu à former un gouvernement. La communauté internationale comme la population libanaise continuent néanmoins d’attendre des autorités libanaises que celles-ci mettent en œuvre les réformes économiques nécessaires, y compris en lien avec le FMI. Les affrontements armés du 14 octobre 2021 à Beyrouth ont néanmoins démontré l’instabilité de la situation, dans un contexte d’opposition des partis au bon déroulé de l’enquête sur l’explosion du 4 août dans le port.
Les élections législatives libanaises de 2022 se déroulent le 15 mai 2022 afin de renouveler les 128 membres de la Chambre des députés du Liban pour un mandat de quatre ans. Le scrutin voit la défaite relative du Hezbollah d’Hassan Nasrallah, celui ci conservant sa position dominante au sein de la communauté chiite avec son allié du Mouvement Amal, un succès contrebalancé par l’échec de ses alliés au sein des communautés maronite, druze et sunnite, qui voient notamment la victoire des Forces libanaises au détriment du Courant patriotique libre, ainsi que l’émergence de plusieurs formations réformistes issues de la société civile. Ces résultats conduisent à la perte de la majorité absolue détenues par les forces du Hezbollah, du Mouvement Amal et de leurs alliés dans la législature sortante, la nouvelle se retrouvant composée de formations très polarisées sans qu’un camp ne détienne de majorité, augurant une difficile formation d’un nouveau gouvernement…
A ce jour :
La mort de Hassan Nasrallah, le 27 septembre dans une frappe israélienne, a eu l’effet d’un séisme sur la scène politique libanaise. L’affaiblissement du Hezbollah, ultradominant jusque-là au Liban, fait naître l’espoir d’un rééquilibrage des rapports de force.