“Je vous annonce que nous avons développé une intelligence artificielle souveraine, française, qui va révolutionner nos services publics et que nous mettons désormais au service des Français” (Gabriel Attal).
Albert, un modèle souverain open source spécialisé en interne
L’IA générative au sein des services publics : Gabriel Attal dévoile Albert, un modèle de la DINUM.
Ce sont les maisons France Services qui ont expérimenté les premières le LLM Albert. Gabriel Attal, en visite dans l’une d’elles à Sceaux, a annoncé ce mardi 23 avril 2024 le prochain déploiement au sein des services publics de ce modèle d’IA souverain, puisque développé par et pour des agents publics français.
Il y a un an, en mai 2023, le gouvernement annonçait une expérimentation visant à mettre l’IA générative au service des agents et usagers du service public, officialisée en octobre suivant par Stanislas GUERINI, Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.
L’expérimentation de l’IA générative au sein des services publics : un temps de réponse divisé par 2
Le mois de septembre précédent, mille agents de la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse), Pôle Emploi ou l’Assurance Maladie ont testé un modèle adapté par la start-up française AlloBrain, du LLM Claude d’Anthropic, pour répondre aux commentaires laissés par les usagers sur le site Services-publics.fr.
Les premiers résultats de l’expérimentation, menée par la DITP et la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM), se sont avérés très concluants :
- Dans les services publics volontaires, 1 réponse sur 2 a été facilitée par l’IA ;
- Le temps de réponse moyen est passé de 7 jours à 3 jours ;
- Au bout de 2 mois, 70% des agents ont un ressenti positif de l’utilisation de l’outil et 74% des usagers se sont dits satisfaits de la réponse apportée.
Albert, un modèle souverain open source spécialisé en interne
La DINUM travaille depuis juin 2023 au développement d’Albert, un modèle interne. En octobre dernier, Ulrich Tan, ingénieur polytechnicien, Chef du pôle Datalab du département Etalab de la Direction interministérielle précisait que ce modèle allait reposer sur “des briques technologiques, des intelligences artificielles pré-entraînées et disponibles en open source”, comme Llama ou Falcon, optimisées grâce au fine-tuning pour les besoins des agents du service public. Les modèles open source de Mistral AI lancés à partir de fin septembre auraient également contribué au développement d’Albert.
Créé par et pour des agents publics, cet outil d’IA générative souverain, libre et ouvert, devait être déployé auprès de conseillers volontaires du réseau France services avant de l’être dans d’autres services publics, ce que vient de confirmer Gabriel Attal :
“Je vous annonce que nous avons développé une intelligence artificielle souveraine, française, qui va révolutionner nos services publics et que nous mettons désormais au service des Français”.
Mentionnant les travaux d’Ulrich Tan et ses collaborateurs au sein du Datalab, il a ajouté :
“Grâce à eux, la France est le premier pays européen à inaugurer une IA 100% souveraine et à la mettre au service de ses services publics”.
Le 7 février dernier, la DINUM a reçu le prix “innovation” lors des Victoires des Acteurs publics, un événement organisé par le média Acteurs Publics sous le haut patronage de la présidence de l’Assemblée nationale, pour le lancement d’Albert.
Albert France Services
Chaque mois, les conseillers des 2700 guichets uniques du réseau France Services doivent répondre à près de 800 000 démarches des Français, parfois très complexes.
La version spécifique du réseau “Albert France services”, grâce à un moteur de réponse en langage naturel, leur facilite l’accès aux informations en leur générant une réponse adaptée à la situation de l’usager qu’il accompagne.
Albert fournit au conseiller une réponse rédigée spécifique à la question posée, mais également :
- Les sources sur lesquelles il s’est appuyé pour produire la réponse ;
- Une liste d’autres questions fréquemment posées en lien avec la réponse ;
- Des liens pratiques (téléservices, simulateurs …) ;
- Des fiches pratiques issues de service-public.fr.
Le conseiller a ensuite la liberté d’utiliser ou non les réponses suggérées ou de les adapter. Comme le souligne le Premier ministre, le but n’est pas de remplacer les agents publics mais de leur permettre de dégager plus de temps pour les relations humaines :
“A l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens”.
Document rédigé : le 24 avril 2024, par Thomas Calvi.