Le ministre des Armées a dévoilé, ce vendredi 8 mars, la stratégie ministérielle relative à l’intelligence artificielle.
Les Armées doivent prendre le virage de l’intelligence artificielle
Une annonce faite sur le site de l’École polytechnique, à l’endroit même où sera bientôt implanté le pôle « recherche » de l’Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD). Explications.
Largement utilisée sur le champ de bataille en Ukraine, l’intelligence artificielle (IA) est déjà une réalité au ministère des Armées. Dès 2018, ce dernier avait rédigé une feuille de route pour y définir son développement. Mais l’IA doit dorénavant passer à l’échelle industrielle. Traduction : se répandre dans les tâches administratives comme dans les missions opérationnelles. C’était là tout l’objectif derrière la visite du ministre des Armées, ce vendredi 8 mars, sur le site de l’École polytechnique, à Palaiseau (Essonne). Sébastien Lecornu est en effet venu présenter la stratégie ministérielle en matière d’intelligence artificielle. En ligne de mire : l’orientation, l’anticipation et l’accélération de l’utilisation d’une « IA de défense » crédible et performante grâce à la centralisation des moyens qui lui sont dédiés.
« Les Armées doivent prendre le virage de l’intelligence artificielle. C’est pourquoi j’annonce la création d’une nouvelle Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD) avant cet été, a déclaré le ministre des Armées sur la place d’armes de la célèbre école d’ingénieur. Elle aura pour mission de permettre à la France de maîtriser souverainement ces technologies pour ne pas dépendre des autres puissances. »
Cette agence, dont le volet « recherche » sera basé sur le site de l’établissement et dont le volet « production » sera installé à Bruz (Ille-et-Vilaine) devrait compter, à terme, 300 personnes dont de nombreux chercheurs.
« Le saut technologique que représente l’intelligence artificielle est sans doute celui qui révolutionnera la manière de faire la guerre. Ou même, plus important encore, de l’éviter comme l’atome en son temps », a également rappelé Sébastien Lecornu.
Une multitude de projets autour de l’IA sont d’ores et déjà en cours de développement, à l’image de celui visant à produire une solution d’analyse automatisée de l’acoustique sous-marine dans le but d’assister le travail des « oreilles d’or (1) » de la Marine nationale.
Autre priorité du ministère des Armées : disposer, dès 2025, de son propre supercalculateur (2). Ce sera tout simplement le plus gros dédié à l’IA et classifié en Europe ! Basée à Suresnes (Hauts-de-Seine), la machine sera capable de traiter des données secret défense et « non protégées ». Surtout, le supercalculateur pourra aussi être utilisé par les entreprises de la base industrielle et technologique de défense.
Pour rappel, la loi de finances pour 2024 consacre 130 millions d’euros à l’IA de défense. Un budget qui sera doublé d’ici la fin de la loi de programmation militaire 2024-2030, qui prévoit un total de 2 milliards d’euros dédiés au domaine. En 2026, près de 800 personnes travailleront sur l’IA au ministère des Armées.
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1) Le rôle des « oreilles d’or » est d’écouter et d’analyser le moindre bruit capté en mer afin de détecter d’éventuelles menaces.
2) Un supercalculateur est un très grand ordinateur renfermant plusieurs dizaines de milliers de processeurs. Il est donc capable de réaliser un très grand nombre d’opérations de calcul ou de traitement de données simultanément.
Direction : Ministère des Armées / Publié le : 08 mars 2024