La démocratie politique a montré ses limites avec l’écrasement de la démocratie sociale. Depuis l’arrivée au pouvoir de Macron, les possédants accélèrent la déconstruction du droit social français. La seule réponse possible est l’unité syndicale et un rapport de force permanent.
Macron ennemi de classe assumé
Le gaullisme, le mitterrandisme, et même le chiraquisme ont essayé de maintenir un certain équilibre entre démocratie politique et démocratie sociale. L’arrivée au pouvoir de Sarkozy déséquilibré par la crise de 2008 et puis de Hollande avec les lois El Khomri afin « d’améliorer la compétitivité des entreprises, de développer et de préserver l’emploi » ont sonné la fin de cet équilibre « démocratie politique et sociale. »
Mais les possédants français ont estimé que cela n’allait pas assez vite par rapport au reste du monde et ils se sont doté d’un champion en mettant en place Emmanuel Macron. L’utilisation du repoussoir de l’extrême droite permis d’atteindre l’objectif visé. Dés son arrivée au pouvoir le nouveau président français donne le là et s’attaque sans vergogne à l’édifice social construit par nos ainés pendant les trente glorieuses et un peu au-delà.
Le dernier avatar de cette version de la démocratie politique est le recul de l’âge légal pour partir à la retraite à 64 ans et l’allongement du nombre de trimestres.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase
Le président français, pressé par ses commanditaires, s’est lancé dans une aventure mal préparée qui a vu les organisations syndicales s’unir, même si elles pensent différemment, pour combattre la réforme sur les retraites.
Le 19 janvier 2023 a été le départ pour l’intersyndicale, rejointe par les organisations de la jeunesse, d’une action de masse contre la réforme des retraites. L’attitude de Macron et son gouvernement qui s’est ridiculisé dans des explications approximatives voire mensongères à fait le reste. L’utilisation du 49-3 à l’assemblée nationale et une explication lunaire de Macron ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les organisations syndicales viennent d’annoncer pour le mardi 28 mars une dixième journée de grève interprofessionnelle. Et chaque soir depuis le 49-3 des manifestations parfois violentes ont lieu.
La démocratie politique a montré ses limites depuis l’écrasement de la démocratie sociale. Depuis l’arrivée au pouvoir de Macron et ses comparses, les possédants accélèrent la déconstruction du droit social français. La seule réponse possible est l’unité syndicale et un rapport de force permanent. Ceci suppose que l’unité syndicale demeure dans le temps et qu’une fois la bataille des retraites gagnée, il faut reprendre l’action pour rebâtir un édifice social à la française, en commençant par les salaires, les conditions de travail, l’emploi, l’accès aux soins, le temps de travail et de multiples revendications.
Ceux qui ont décidé de déséquilibrer le vivre ensemble français doivent être combattus avec vigueur faute de quoi plus de 90 % de la population sera à terme dans la détresse car le cynisme de Macron et ses commendataires n’a pas de limites.