Le conflit contre la réforme des retraites pourrait- il donner lieu à une évolution du syndicalisme en France ?
Bouleversements à venir
Le syndicalisme français est particulier en Europe. Il est quasiment seul, dans les grands pays européens, à tenir bon sur un âge raisonnable en matière de départ à la retraite. Le syndicalisme allemand, italien, anglais et autres, a accepté l’idée qu’il fallait rallonger le nombre d’années au travail car les travailleurs, dans le sens large, vivaient plus longtemps une fois à la retraite et cela pesait sur le financement global des régimes de retraites.
Ce renoncement, discutable, a affaibli globalement le syndicalisme européen qui sert souvent de référence au niveau mondial. Jouer uniquement sur l’âge en oubliant les progrès énormes en matière de productivité est une erreur de taille pour les syndicalistes européens. Un travailleur des années 70 ne produisait pas autant qu’un travailleur en 2023. Le partage des richesses s’est fait au détriment des salariés et au profit du capital.
Ce renoncement syndical européen et même mondial, dans les pays développés, pèse fortement sur le discours des politiques français qui l’utilisent pour dire, nous devons nous aussi reculer l’âge de départ à la retraite.
Le syndicalisme français peut modifier le cours de l’histoire s’il est uni
Il peut y avoir de nombreuses organisations pour représenter les travailleurs français, mais l’histoire montre que le nombre d’adhérents n’augmente pas dans le temps. Cette division syndicale est utilisée par le patronat, l’état et les politiques pour diminuer « le bouclier social ».
Depuis l’arrivée de Macron et ses sbires au pouvoir, tout est fait pour affaiblir le mouvement syndical, tout est fait pour réduire les droits des travailleurs, énonçant le fait que moins de droits permet de créer plus d’emplois. Le président de la république française sait que cela est faux, mais il a été mis au pouvoir par les manipulateurs des grandes masses pour que ce pays rentre dans le rang et applique les grands principes du capitalisme mondial. La démocratie française comme d’autres est d’un naïveté effarante.
L’affaire de la réforme des retraites est parlante
Il y a quelques heures Macron disait que la réforme des retraites a été « validée » par sa réélection. Or, le soir du vote il disait : « Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite ».
Cet homme, une fois au pouvoir s’est mis au service de ceux qui lui ont permis d’y accéder et voilà 6 ans qu’il détricote le droit du travail français, aidé en cela par une partie de la gauche qui pour être au pouvoir a vendu son âme ;
Croyant que tout lui était possible, voilà Macron parti dans l’aventure des retraites, malgré un premier avertissement sur ce sujet. Ceux qui l’ont mis en en place exigent désormais que la France rentre dans le rang du capitalisme international.
Problème pour Macron, le syndicalisme français d’habitude fracturé est aujourd’hui uni, malgré ses différences sur ce sujet et d’autres.
C’est un élément nouveau et majeur dans le monde syndical français en 2023. Le conflit contre la réforme des retraites pourrait- il donner lieu à une évolution du syndicalisme en France ?
Unis nous sommes plus crédibles et plus forts se disent enfin les responsables des organisations syndicales. On le voit, d’habitude chacun se précipite pour marquer la différence entre syndicats, depuis quelques jours, tout est fait pour éviter la division. Le compromis sur la date du 31 janvier 2023 en dit long.
Le syndicalisme français à raison de résister, rien ne justifie de reporter l’âge du départ à la retraite. C’est juste une bataille idéologique que conduit Macron et ceux qui l’entourent. A aucun moment ces dirigeants politiques ne se soucient des travailleurs français, bien au contraire comme le démontre le dernier recul social sur les droits des chômeurs en particulier pour les séniors.
L’opposition politique s’interroge
La droite classique représentée par LR vient de tomber dans piège politique crée par Macron qui prépare déjà son successeur pour continuer ses basses œuvres contre le monde du travail. LR devient insignifiante et va être absorbée par Renaissance qui n’est pas un parti politique, juste un outil du président.
LFI et la Nupes ont un rôle important pour accompagner le combat syndical sur la réforme des retraites. Leur rapprochement avec les mouvements de jeunesses pourrait être d’un grande utilité pour créer l’effet de masse afin de faire trembler les murs de l’Elysée, de Matignon et des ministères. Un bémol toutefois, ce qui se passe au Parti Socialiste est pitoyable et va encore diminuer son influence.
Enfin, problème de taille pour le RN, Marine Le Pen et ses amis sont totalement absents lorsque ce type de conflit social se déclenche. Ils doivent du passé faire table rase et renoncer à leurs diatribes contre les syndicats. Il n’y a pas de démocratie sans syndicalisme libre, la encore le RN doit faire un effort considérable faut de quoi les nombreux travailleurs qui votent pour lui iront voir ailleurs.
Cette année 2023 pourrait bien entrainer de nombreux bouleversements, Macron pourrait bien avoir allumé un feu qui alimenté par les syndicats pourrait embraser toute la France.