Le président de la république française décidemment n’aime pas les personnes qui génèrent des conflits comme en ce moment les généralistes.
On sort d’un financement à l’acte pour être sur un financement à la mission
Extraits du discours de Macron du 6-1-2023 : Depuis 20 ans, je le disais, on ne formait pas assez de soignants et on a mis fin parce que je veux ici rappeler les chiffres. On a perdu ces dernières années environ 6 000 médecins généralistes. On est à un peu moins de 100 000 médecins généralistes aujourd’hui. Le problème, c’est que nous aurons environ 80 000 médecins généralistes en 2025 si tous ceux qui doivent partir à la retraite partent. Et on a, selon les chiffres de la Caisse nationale d’Assurance maladie, presque la moitié des médecins aujourd’hui qui ont plus de 60 ans.
Je le dis juste, mais malgré l’ouverture du numerus clausus, ce qu’on a fait ces dernières années, on n’en verra pas le résultat dans les 5/8 ans qui viennent. Donc on va devoir œuvrer tous ensemble à une stratégie et donc réorganiser, décloisonner et réussir à libérer du temps médical…
Et on ne peut pas avoir, je le dis très clairement d’un côté, des médecins qui s’épuisent au-delà du raisonnable pour faire des gardes le week-end, pour prendre un patient sur l’heure du déjeuner, pour faire toujours davantage et qui se sentent responsables en quelque sorte, d’une population à l’échelle d’un territoire et qui ne veulent pas se limiter à leur patientèle. Et de dire que l’on va avoir avec eux exactement la même approche qu’avec des médecins qui disent « moi je ne peux plus en prendre un seul » et réorganisent différemment leur temps, ce que je respecte totalement certainement, c’est la liberté de chacun.
Mais il faut un autre choix de vie, qui n’est pas forcément en coopération avec le reste du territoire. Et du coup, ces professionnels ils ne font plus tout à fait non plus le même métier avec le même engagement. Quand on reste avec une tarification qui n’est qu’à l’acte, ce n’est pas ce qu’il y a de plus juste.
Et donc nous allons mieux rémunérer les médecins qui assurent la permanence des soins et ceux qui prennent en charge des nouveaux patients qu’on a définis.
Et donc cela, c’est une exigence de nos concitoyens, c’est une vraie réponse à la fois à la permanence des soins dans les lieux très tendus et aux déserts médicaux. Et c’est, je le dis, là que nous allons concentrer l’effort financier des négociations conventionnelles qui ont vocation à s’achever à la fin du premier trimestre. Donc oui, on va mettre plus de moyens, il faut les mettre, il faut les mettre au bon endroit. On ne peut pas revaloriser de la même manière. Simplement, là, il faut faire les choses plus intelligemment, conformément à ce qu’on se dit.
Donc il faut mieux rémunérer en quelque sorte celles et ceux qui vont être prêts à former des jeunes et prendre des internes auprès d’eux, à prendre de nouveaux patients, à aider au coup de chauffe quand il existe, à participer à une offre de soins sur le territoire. C’est cela qu’il faut mieux aider, mieux rémunérer.
Vous voyez que c’est très cohérent avec la généralisation de nos fameux CPTS que nous voulons voir se faire développer. Comme on leur a mis des assistants médicaux, c’est sur les professionnels qui sont prêts à s’organiser sur un territoire avec d’autres et assurer la permanence des soins qu’on va mettre plus de moyens, c’est plus juste. Et donc on va faire avec eux exactement comme on va faire avec l’hôpital, c’est-à-dire on sort d’un financement à l’acte pour être sur un financement à la mission, à la réponse en termes de santé pour une population.
Plus largement, il faut bâtir un nouveau pacte avec la médecine libérale, un pacte de droits et de devoirs. Nous avons besoin de notre médecine libérale. Moi, je veux être clair, je crois dans l’importance de ce modèle, dans la force du modèle français, qui a toutes les fonctions, tous les choix de vie et d’organisation. Mais on doit mettre fin à une divergence qui s’est installée. Elle n’est pas vraie d’ailleurs partout et pour tout le monde. Mais il faut mieux récompenser, mieux inciter toutes celles et ceux qui veulent travailler ensemble. Et donc dans chaque territoire, il va s’agir de construire une forme de solidarité collective…
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