Selon une évaluation de l’Unédic, 50% des nouveaux inscrits ont été touchés, pour une baisse moyenne d’allocation de 16 %.
Le nombre de salariés âgés basculant dans les minima sociaux risquerait donc d’augmenter
Les travailleurs les plus précaires, qui cumulent des contrats courts ou peinent à retrouver un emploi stable – en premier lieu les jeunes et les seniors –, seraient particulièrement impactés par les réformes de l’Assurance chômage et des retraites que le gouvernement tente d’imposer, malgré l’opposition unanime des organisations syndicales.
Côté chômage, la durée d’indemnisation pourrait être réduite de 25 % dès février 2023, si la conjoncture reste favorable aux yeux de l’exécutif. Pour les plus de 55 ans, l’indemnisation passerait de 36 à 27 mois, soit une perte de neuf mois. Cette baisse de droits s’ajouterait au nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence mis en place il y a un an et qui a particulièrement frappé les jeunes. Selon une évaluation de l’Unédic, 50% des nouveaux inscrits ont été touchés, pour une baisse moyenne d’allocation de 16 %.
Pour FO il faut développer l’emploi
Côté retraites, l’objectif du gouvernement est de porter progressivement l’âge légal de départ de 62 à 65 ans, dès l’an prochain. Or la moitié des personnes qui liquident leur retraite ne sont déjà plus en emploi mais au chômage, en arrêt maladie, en invalidité ou perçoivent les minima sociaux.
Les seniors seraient contraints de travailler plus longtemps, alors que ce sont eux qui ont le plus de mal à retrouver un emploi, et restent de fait le plus longtemps au chômage. La situation est d’autant plus grave que la baisse de la durée d’indemnisation chômage rendrait encore plus difficile l’accès au dispositif de « maintien des droits » jusqu’à l’âge de départ en retraite à taux plein. Le nombre de salariés âgés basculant dans les minima sociaux risquerait donc d’augmenter.
Pour FO, il n’y a pas de problème de financement des retraites mais un problème d’emploi. Développer des emplois pérennes, mieux gérer les fins de carrière et augmenter les salaires permettrait, par ricochet, d’augmenter le volume des cotisations sociales et donc de reverser davantage de recettes aux comptes sociaux, dont relèvent les retraites et l’Assurance chômage.
Source : Publié mercredi 28 décembre 2022 par L’Info Militante, Clarisse Josselin