L’augmentation du taux de chômage des jeunes a mis en évidence l’émergence d’un autre défi pressant pour les décideurs chinois.
Les perspectives de croissance sont soumises à des risques importants
- L’activité en Chine a suivi les hauts et les bas de la pandémie – les épidémies et les ralentissements économiques ont été suivis de reprises inégales. Malgré le soutien des pouvoirs publics, la croissance du PIB réel devrait ralentir à 2,7 % en 2022, avant de remonter à 4,3 % en 2023 dans le contexte d’une réouverture de l’économie.
- Les perspectives de croissance sont soumises à des risques importants. Les flambées récurrentes de COVID-19, la possibilité de nouvelles restrictions de mobilité et les comportements de précaution visant à ralentir la propagation du virus pourraient entraîner des perturbations de l’activité économique plus longues que prévu. Les tensions persistantes dans le secteur immobilier pourraient également avoir des retombées macroéconomiques et financières plus larges. L’économie chinoise est également vulnérable au changement climatique, aux perspectives de croissance mondiale très incertaines, au resserrement plus important que prévu des conditions financières mondiales et aux tensions géopolitiques accrues.
- L’adaptation continue des politiques de santé publique de la Chine sera cruciale pour atténuer les risques pour la santé publique et minimiser les perturbations économiques supplémentaires. L’accélération des efforts de préparation en matière de santé publique dès maintenant pourrait permettre une réouverture plus sûre et moins perturbatrice. Les mesures de santé publique pourraient inclure des efforts ciblés pour augmenter les taux de vaccination parmi les groupes vulnérables, le déploiement d’une campagne de rappel, un accès accru à des traitements efficaces contre la COVID-19 et une utilisation efficace de la capacité hospitalière limitée pour les cas graves.
- Un soutien continu de la politique macroéconomique sera nécessaire à court terme, car l’économie reste en deçà de son potentiel et l’environnement mondial s’affaiblit. La Chine dispose d’une marge de manœuvre budgétaire suffisante, en particulier au niveau central, qui pourrait être déployée pour soutenir une reprise plus forte. Orienter ces efforts budgétaires vers les dépenses sociales et les investissements verts plutôt que vers les infrastructures traditionnelles soutiendrait non seulement la demande à court terme, mais contribuerait également à une croissance plus inclusive et durable à moyen terme.
- Des réformes structurelles plus profondes, mises en attente par la pandémie, devront être relancées pour parvenir à une croissance plus équilibrée, inclusive et durable. Les réformes prioritaires consistent notamment à créer des conditions équitables pour le secteur privé en assurant un environnement réglementaire prévisible et en s’attaquant aux distorsions dans l’accès au crédit. Ces mesures pourraient être complétées par des réformes visant à renforcer la sécurité sociale et à réduire les inégalités d’accès à des soins de santé et à une éducation de qualité. Dans le même temps, il est nécessaire de redoubler d’efforts pour accélérer la transition vers une économie à faible intensité de carbone grâce à davantage d’instruments fondés sur le marché et à des investissements dans des infrastructures intelligentes face au climat.
- L’augmentation des taux de chômage des jeunes a mis en évidence l’émergence d’un autre défi pressant pour les décideurs. Les subventions à l’emploi et les programmes de travaux publics ont fourni un soutien à court terme à l’emploi des jeunes. Le thème spécial de ce rapport soutient que ces mesures à court terme pourraient être complétées par des mesures structurelles visant à renforcer les compétences des jeunes, à améliorer la mobilité sur le marché du travail, à remédier aux asymétries d’information et à renforcer les statistiques du marché du travail.