J’étudie la vie au Qatar depuis 2013 et je n’ai jamais vu autant de sottises racontées sur ce pays comme le coût de la Coupe du monde de football 2022.
Les médias ne font aucun effort pour trier le vrai du faux
Comment un média aussi prestigieux que Franceinfo peut dire autant d’âneries sur le Qatar ? Il n’est malheureusement pas le seul. Les qataris sont en partie responsable aussi car ils ont tendance à exagérer tout ce qu’ils font.
Voilà ce qu’il écrit ce 30-11-2022.
« Coupe du monde 2022 : la compétition au Qatar est la plus chère de l’histoire ». Pour 2022, le petit émirat riche de son gaz a dû tout construire ou presque, avec six nouveaux stades, un aéroport flambant neuf, des hôtels de luxe, mais aussi un réseau ferré dont un métro.
Pourtant ce média devrait se relire :
1 – un aéroport flambant neuf : est-ce à dire que qu’au premier janvier 2023 cet aéroport va fermer ? Tout le monde sait que le Qatar compte développer son attractivité touristique et économique et que l’ancien aéroport ne suffisait plus.
2 – des hôtels de luxe : est-ce à dire que qu’au premier janvier 2023 ces hôtels vont fermer ? Ce qui aurait été grave pour le Qatar, c’est qu’il construise un nombre plus important de place d’hôtels alors que la Coupe ne dure qu’un mois. Il a bien fait ce pays de partager la partie hôtellerie avec ses voisins et une bonne partie d’habitats provisoires comme les villages de containers ou les paquebots touristiques…
3 – un réseau ferré dont un métro : là encore il suffit d’aller une fois à Doha et aux alentours pour voir à quel point la circulation est compliquée. Dans le futur ce réseau ferré sera d’une grande utilité, il faudra que les travailleurs locaux qui représentent 90 % de la population s’en approprient. Toute grande ville moderne dispose d’un tel réseau.
Globalement le Qatar est en pleine évolution notamment économique ceci est décrit dans son plan « Vision 2030 » et modifié régulièrement, la Coupe 2022 n’était qu’un des nombreux évènements, certes important, mais non essentiel pour son futur.
Quel est le coût réel, probablement entre 25 et 30 milliards, à savoir une partie des stades et les alentours, ce qui est déjà considérable et bien plus que d’habitude. Le reste ce sont des investissements à long terme qui auraient été effectués de toute manière.
A partir de 2023, le Qatar sortira pour l’essentiel, du feux des projecteurs, mais il continuera à investir pour rendre ce bout de désert de la péninsule arabique à peu près habitable à certaines heures et surtout préparer la fin des hydrocarbures dont il dépend encore trop.