Le 18 décembre, journée nationale du Qatar, depuis 2007 met en valeur le Cheikh Jassim Bin Mohammad Bin Thani, celui qui rassembla les tribus pour construire ce qu’on appelle aujourd’hui le Qatar.
Depuis longtemps le Qatar cultive son indépendance
Placé sous tutelle de l’Empire Ottoman en 1871, puis sous protectorat britannique en 1916, le Qatar obtient son indépendance le 3 septembre 1971 après avoir refusé d’être intégré dans la Fédération des Emirats Arabes Unis. En effet une tentative qui n’aboutit pas de réunifier les 9 émirats offre au Qatar la possibilité de faire cavalier seul et demande à être reconnu comme Etat indépendant.
Jusqu’en 2007, le 3 septembre, fut le jour de la fête nationale, cette année-là l’émir Hamad décréta que le 18 décembre était une date plus appropriée. La nouvelle journée nationale représente un moment plus symbolique dans l’histoire du Qatar. C’est le 18 décembre 1878, que le cheikh Jassim Bin Mohammad Bin Thani a succédé à son père, celui qui rassembla les tribus pour construire ce qu’on appelle aujourd’hui Qatar. Il laissa le pouvoir à son fils en 1913 le Cheikh Abdallah ben Jassim Al Thani.
L’émir Hamad a développé les notions de turâth et d’al-watan
L’obsession d’exister a poussé l’émir Hamad à développer, au sein d’un Islam wahhabite, lien global de la société qatari, les notions, de l’héritage ou patrimoine culturel et de la patrie. Comment dans une société globale, la turât est exacerbée pour aboutir à la création de l’individualité. Les autorités du Qatar ont trouvé un ancrage dans des symboles du passé, des manifestations sont organisées répondant à tous les besoins, à ceux des jeunes et des vieux et même aux immigrés et aux touristes.
Anie Montigny dans les cahiers de la recherche de 1998 écrit « La population a du passé une image négative car les biens étaient limités, alors que le présent offre une image positive car elle est productrice de biens illimités. Le passé est vidé de son contenu, comme les courses de dromadaires qui, s’il fallait y voir un lien avec le passé, feraient référence aux razzias, ou les courses de bateaux qui m’évoquent la piraterie maritime. »
Ce sentiment national développé par l’émir Hamad fait référence à la patrie (al-watân), il ne s’inscrit pas dans le débat du nationalisme arabe. Le Qatar demeure tiraillé jusqu’à oublier pour les jeunes générations son propre langage historique.