L’enquête a montré que les entreprises s’éloignent d’une approche purement tactique de l’IA et commencent à appliquer l’IA de manière plus stratégique.
La valeur commerciale de l’IA atteindra 5,1 milliards de dollars d’ici 2025.
Selon l’enquête annuelle de Gartner sur l’IA menée en ligne d’octobre à décembre 2021 auprès de 699 décideurs d’organisations aux États-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni, publiée en août dernier, les grandes organisations s’attendent à doubler le nombre de projets d’IA en place et 80% des décideurs pensent que l’automatisation peut être appliquée à toute décision commerciale.
La valeur commerciale de l’IA atteindra 5,1 milliards de dollars d’ici 2025. L’enquête annuelle de Gartner permet d’appréhender les clés d’une mise en œuvre réussie de l’IA et les obstacles à l’opérationnalisation de l’IA.
Les quatre thèmes abordés sont :
- La valeur de l’IA;
- L’opérationnalisation de l’IA;
- Le recrutement de talents;
- La confidentialité, la sécurité et les risques.
Elle a été menée auprès d’organisations qui ont déployé l’IA ou qui ont l’intention de déployer l’IA dans les trois ans. Elle ne concerne pas la France mais une étude, menée en ligne durant le mois de février dernier par le cabinet Vanson Bourne pour Mulesoft, a révélé que 78 % des organisations françaises intégreront l’hyperautomatisation à leur feuille de route dans les 24 prochains mois.
Selon l’étude de Gartner, pour 80% des dirigeants, l’automatisation peut être appliquée à toute décision commerciale. Erick Brethenoux, vice-président et analyste chez Gartner, commente ce fort pourcentage :
« L’enquête a montré que les entreprises s’éloignent d’une approche purement tactique de l’IA et commencent à appliquer l’IA de manière plus stratégique. Par exemple, un tiers des organisations appliquent l’IA dans plusieurs unités commerciales, créant ainsi un différenciateur concurrentiel plus fort en soutenant les décisions dans tous les processus métier. »
L’opérationnalisation de l’IA
L’opérationnalisation de l’IA n’a que très légèrement augmenté ces deux dernières années. L’enquête révèle que 54 % des projets d’IA passent du pilote à la production alors que celle menée en 2019 rapportait une moyenne de 53 %.
Frances Karamouzis, vice-présidente et analyste chez Gartner, constate :
« La mise à l’échelle de l’IA continue d’être un défi important. Les organisations ont encore du mal à connecter les algorithmes qu’elles construisent à une proposition de valeur commerciale, ce qui rend difficile pour les responsables informatiques et commerciaux de justifier l’investissement nécessaire pour opérationnaliser les modèles. »
Quarante pour cent des organisations interrogées ont indiqué qu’elles avaient déployé des milliers de modèles d’IA, ce qui crée une complexité de gouvernance pour l’organisation. Les responsables des données et de l’analyse, de leur côté, peinent à démontrer le retour sur investissement de chaque modèle.
Le recrutement de talents
Alors que la pénurie de talents est souvent considérée comme un obstacle important à l’adoption de l’IA, 72 % des dirigeants ont déclaré qu’ils avaient ou pouvaient trouver les talents en IA dont ils avaient besoin.
Erick Brethenoux explique:
« Les organisations les plus performantes utilisent une combinaison de développement interne et d’embauche externe pour les talents en IA. Cela garantit que l’équipe se renouvelle continuellement en apprenant de nouvelles compétences et techniques d’IA et en considérant de nouvelles idées extérieures l’organisation. »
Sécurité et de protection de la vie privée
Bien que 41 % des organisations ont déclaré avoir déjà eu une violation de la vie privée ou un incident de sécurité connu lié à l’IA, seulement 3 % des dirigeants interrogés se disent préoccupés par les enjeux de sécurité et de confidentialité, les autres ne les considèrent pas comme un obstacle majeur à l’adoption de l’IA.
Lorsqu’on leur a demandé de préciser leurs préoccupations en matière de sécurité de l’IA, 50 % des répondants ont déclaré que les problèmes pourraient émaner de concurrents, de partenaires ou d’autres tiers et 49 % de cyberattaquants. Ces pourcentages sont étonnants car 60 % des organisations qui ont été confrontées à un incident de sécurité ou de confidentialité de l’IA ont signalé que la compromission des données provenait d’un acteur interne.
Erick Brethenoux déclare :
« Les préoccupations des organisations en matière de sécurité de l’IA sont souvent déplacées, étant donné que la plupart des violations de l’IA sont causées par des initiés. Bien que la détection et la prévention des attaques soient importantes, les efforts de sécurité de l’IA devraient également se concentrer sur la minimisation des risques humains. »