D’avril 2020 jusqu’à la fin de l’exercice 21, le Groupe de la Banque a engagé plus de 157 milliards de dollars, ce qui représente la plus importante riposte à une crise qu’il ait jamais montée dans son histoire.
Le message du Président
Depuis le début de la pandémie de COVID‑19, le Groupe de la Banque mondiale s’emploie avec ardeur à aider les pays à faire face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie.
D’avril 2020 jusqu’à la fin de l’exercice 21, le Groupe de la Banque a engagé plus de 157 milliards de dollars, ce qui représente la plus importante riposte à une crise qu’il ait jamais montée dans son histoire.
Nous avons aidé les pays à faire face à l’urgence sanitaire, à acheter des fournitures médicales à hauteur de milliards de dollars, à déployer des vaccins contre la COVID‑19, à renforcer les systèmes de santé et la préparation aux pandémies, à protéger les personnes pauvres et vulnérables, à soutenir les entreprises, à créer des emplois, à promouvoir la croissance et à élargir la couverture des dispositifs de protection sociale.
Malgré cette intervention à l’échelle mondiale sans précédent, la pandémie a, pour la première fois depuis une génération, anéanti les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté dans le monde, plongeant près de 100 millions de personnes dans l’extrême pauvreté en 2020. Je reste profondément inquiet du sort des États fragiles, particulièrement affectés par des dettes insoutenables, le changement climatique, les conflits et la faiblesse des dispositifs de gouvernance. Et même si j’ai bon espoir que l’économie mondiale se relève, un bon nombre des pays les plus pauvres du monde sont laissés sur la touche, les inégalités se creusant aussi bien au sein des pays qu’entre eux. Nous avons à cœur de travailler avec nos partenaires à la recherche de solutions à ces défis urgents, notamment en promouvant la transparence, les droits de l’homme et un état de droit qui exige des comptes de toutes les institutions. Nous nous employons à sauver des vies, protéger les personnes pauvres et vulnérables, promouvoir la croissance des entreprises et la création d’emplois, et reconstruire en mieux en vue d’une reprise verte, résiliente et inclusive.
Il faudra impérativement garantir une vaccination sûre, équitable et à grande échelle pour freiner la pandémie et faire avancer la reprise : nous aidons les pays à accéder aux vaccins contre la COVID‑19, notamment via le Mécanisme COVAX et directement auprès des fabricants. La Banque mondiale a porté à 20 milliards de dollars sur deux ans les financements qu’elle met à disposition pour les vaccins anti‑COVID‑19. Au cours du seul exercice 21, nous avons engagé 4,4 milliards de dollars au profit de 53 pays. Vous avons mis en place des mécanismes de distribution sûre dans 140 pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire en collaboration avec l’OMS, Gavi et l’UNICEF. Nous travaillons en partenariat avec l’Union africaine et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies pour soutenir le Fonds africain pour l’acquisition de vaccins (AVAT), afin d’aider les pays à acheter et à déployer des vaccins anti‑COVID‑19 pour non moins de 400 millions de personnes à travers l’Afrique. En outre, nous travaillons avec le FMI, l’OMS, l’OMC et d’autres partenaires pour suivre, coordonner et faire progresser la livraison de vaccins aux pays en développement.
IFC accomplit un travail essentiel pour aider à mettre en place des systèmes de santé résilients et étendre les chaînes de fabrication et d’approvisionnement des vaccins contre la COVID‑19. Par le biais de sa Plateforme mondiale pour la santé, elle a engagé 1,2 milliard de dollars pour soutenir le renforcement des capacités de fabrication des vaccins, y compris en Afrique, et la production de services essentiels et de matériel médical, notamment des kits de test et des équipements de protection individuelle. Les investissements impulsés par IFC incluent la mobilisation d’une enveloppe financière de 600 millions d’euros destinée à stimuler la production de vaccins anti‑COVID‑19 en Afrique du Sud, le soutien aux fabricants de vaccins en Asie et des investissements dans les fabricants et fournisseurs d’équipements médicaux.
En ce qui concerne le risque de surendettement de nombreux pays, nous avons contribué de manière cruciale à la mise en place de l’Initiative de suspension du service de la dette du G20, en collaboration avec le FMI. Cette initiative a permis à plus de 40 pays de suspendre les paiements au titre du service de la dette à hauteur de plus de 5 milliards de dollars, ce qui leur laisse une certaine marge budgétaire alors qu’ils s’emploient à juguler la crise. Certes, je me félicite de de la prorogation de l’initiative jusqu’à fin 2021, mais beaucoup reste à faire, notamment pour réduire l’encours de la dette des pays les plus pauvres. Avec le FMI, nous aidons à mettre en œuvre le Cadre commun pour le traitement de la dette, établi par le G20, qui vise à alléger le poids de la dette des pays sur le long terme.
Alors que le monde se relève progressivement de la pandémie, le changement climatique reste un défi majeur. Le Groupe de la Banque mondiale est la principale source multilatérale de financements climatiques pour les pays en développement. Au cours des cinq dernières années, nous avons accordé plus de 83 milliards de dollars — nos financements climatiques ont totalisé plus de 26 milliards de dollars durant le seul exercice 21. Notre nouveau Plan d’action sur le changement climatique, lancé en juin, vise à intégrer le climat à toutes les initiatives de développement, en mettant l’accent sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et sur une adaptation réussie. Ce plan d’action nous engage à faire en sorte qu’au cours des cinq prochaines années, 35 % des financements du Groupe de la Banque aient des avantages climatiques connexes, 50 % des financements climatiques de la BIRD et de l’IDA devant contribuer à promouvoir l’adaptation et le renforcement de la résilience. Nous alignerons tous les financements de la Banque mondiale sur les objectifs de l’Accord de Paris à compter du 1er juillet 2023. En ce qui concerne IFC et la MIGA, ce sont 85 % des opérations du secteur réel approuvées par les Administrateurs qui seront alignés à compter du 1er juillet 2023 et 100 % dès le 1er juillet 2025. Nous aiderons les pays à établir et à mettre en œuvre leurs contributions déterminées au niveau national et leurs stratégies à long terme, qui par la suite orienteront nos cadres de partenariat avec les pays. Et nous aiderons les pays à abandonner progressivement le charbon pour adopter d’autres solutions de production de l’électricité à coût abordable, fiables et moins polluantes. Nos opérations aideront les pays à développer leur économie tout en réduisant les émissions, en s’adaptant au changement climatique, en renforçant la résilience et en protégeant les ressources naturelles, y compris la biodiversité.
Au cours de l’exercice 21, la BIRD a engagé 30,5 milliards de dollars en faveur des pays clients, et l’IDA 36 milliards de dollars sous forme de dons et à des conditions très favorables au profit des pays les plus pauvres. Je me félicite de ce que le G20 ait donné son approbation pour que le début du vingtième cycle de reconstitution des ressources de l’IDA soit ramené à 2021, ce qui permettra de fournir aux pays les plus pauvres plus de ressources pour surmonter la crise et œuvrer à la reprise. Je suis également heureux que le Soudan ait apuré ses arriérés dus à l’IDA en mars, après près de trois décennies, ce qui permettra au Groupe de la Banque de reprendre entièrement ses activités dans le pays et à celui‑ci d’accéder à près de 2 milliards de dollars de financements de l’IDA.
IFC a obtenu de bons résultats durant l’exercice, ayant atteint un niveau de financement record de 31,5 milliards de dollars, dont 23,3 milliards de dollars de financements à long terme et 8,2 milliards de dollars de financements à court terme. Elle a également accru ses offres de financement à court terme et maintenu la fluidité des échanges. La COVID‑19 ayant sérieusement mis à mal les entreprises privées des marchés émergents, IFC a apporté un appui essentiel au moyen de liquidités et d’instruments de financement du commerce, ce qui a permis de maintenir les entreprises en activité, de préserver des emplois et de favoriser des interventions à long terme du secteur privé, une fois les effets de la pandémie estompés. Nous accélérons la mise en œuvre de la stratégie IFC 3.0 afin de créer plus de projets qui se prêtent à l’investissement là où ils sont le plus nécessaires, en particulier dans les marchés IDA et dans les pays fragiles et touchés par un conflit, et de préparer un portefeuille d’investissements à réaliser au lendemain de la pandémie.
En février, j’ai eu le plaisir d’annoncer la nomination de Makhtar Diop au poste de Directeur général et Vice‑président exécutif d’IFC. Ses qualités de chef et son expérience permettront au Groupe de la Banque mondiale de tirer parti de la célérité et de l’envergure inédites de notre riposte à la crise mondiale et de soutenir les efforts cruciaux de reprise par le biais du secteur privé.
La MIGA a émis des garanties de 5,2 milliards de dollars pour aider les pays à atteindre leurs objectifs de développement. Ces efforts devraient contribuer à assurer à 784 000 personnes des services nouveaux ou améliorés d’électricité, soutenir environ 14 600 emplois et générer plus de 362 millions de dollars d’impôts pour les pays, et permettre d’accorder quelque 1,3 milliard de dollars de prêts, notamment à des entreprises locales. La MIGA n’a cessé de réaliser des progrès dans ses domaines stratégiques prioritaires, consacrant 85 % de ses opérations de l’exercice 21 à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets, et à des projets menés dans les situations de fragilité et de conflit et dans les pays IDA.
Dans le cadre de notre détermination sans faille à lutter contre le racisme et la discrimination raciale dans notre milieu de travail et dans nos activités, la haute direction et moi‑même avons accueilli favorablement 80 recommandations présentées au cours de l’exercice 21 par l’équipe spéciale chargée de l’élimination du racisme du Groupe de la Banque. La première série de dix recommandations fondamentales est déjà en cours de mise en œuvre et d’autres en cours d’examen. Je tiens à remercier tous ceux qui ont bien voulu prendre la parole sur ce sujet important alors que nous continuons d’œuvrer à un changement concret, important et durable.
Au cours de l’exercice écoulé, les membres du personnel se sont surpassés pour soutenir nos clients, même lorsque nous passions au travail à domicile, et ont fait face aux répercussions de la pandémie sur leurs propres vies, leurs familles et leurs communautés. Ils ont veillé au respect des normes de qualité les plus élevées alors même que nous intensifiions notre soutien aux clients. Je leur suis reconnaissant de cet attachement à notre mission et j’attends avec impatience de les accueillir de nouveau dans nos bureaux si les circonstances s’y prêtent.
En l’absence de progrès réguliers dans la réduction de la pauvreté et des inégalités, on ne saurait parvenir à une croissance durable à long terme. Je suis convaincu que, forts du dévouement des membres de notre personnel, du soutien de nos partenaires et de nos relations avec les pays, nous aiderons ces derniers à surmonter cette crise et à renouer avec une croissance inclusive et durable.
David Malpass
Président du Groupe de la Banque mondiale et Président du Conseil des Administrateurs
Télécharger le Rapport annuel 2021 de la Banque mondiale
Inspiré après lecture d’un article de La Nouvelle République du 22 juillet 2022.
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