Un document Trésor Eco, rédigé par Emma Hooper, Valentine Le Clainche, Clément Seitz.
Publication du 25 janvier 2022
Depuis les annulations de l’initiative Pays Pauvres Très Endettés, les pays d’Afrique subsaharienne se sont ré-endettés et la composition de leur dette s’est complexifiée.
La crise de Covid-19 a exacerbé ces vulnérabilités et a conduit le Club de Paris et le G20 à mettre en œuvre des initiatives multilatérales. Au-delà de l’initiative de suspension du service de la dette, le Club de Paris et le G20 se sont accordés sur un cadre commun pour les traitements de dette des pays vulnérables.
Après les annulations de dette souveraine intervenues au début des années 2000, dans le cadre de l’initiative « Pays Pauvres Très Endettés », le stock de dette extérieure des pays d’Afrique subsaharienne a de nouveau fortement augmenté : il a été multiplié par trois depuis 2006, point le plus bas consécutif aux annulations.
La composition des créanciers a évolué, avec une place grandissante des créanciers privés (+14 points de pourcentage entre 2009 et 2019), reflétant une augmentation du nombre d’États émettant sur les marchés de capitaux internationaux.
En outre, la Chine est désormais le premier créancier bilatéral en Afrique subsaharienne (ASS), avec 62 % des créances bilatérales en 2019.
Ce réendettement rapide est une source de vulnérabilités importantes du fait de la complexité des nouveaux instruments de dettes. Ainsi, le recours aux marchés financiers a créé des risques significatifs de refinancement et de change. En outre, le manque de transparence des emprunts adossés à des collatéraux peut accroître le risque de surendettement et complexifier les éventuels traitements de dette.
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