Grâce à Al Jazzera, l’émir du Qatar est aux premières loges en Afghanistan mais cela ne lui suffit pas, il souhaite prendre en main la gestion de l’aéroport de Kaboul et encore plus.
Quelle place les talibans accorderont aux qatariens
Le Boeing C-17A Globemaster qatari qui vient d’atterrir à Kaboul est certes le premier avion depuis le départ des américains mais ce n’est pas la première réussite de l’émir du Qatar, Tamim bin Hamad al Thani.
Avant même leur arrivée à Kaboul, l’émir suivait l’avance des talibans dans les faubourgs de la ville grâce à Al Jazzera qui accompagnait les troupes conquérantes.
« Dès la fuite du président afghan Ashraf Ghani, Al Jazeera a publié ce qu’il a décrit comme des vidéos et des photos « exclusives » des talibans entrant dans le palais présidentiel, soulevant des questions sur les liens du média avec des organisations terroristes comme les talibans. »
Grâce à Al Jazzera, l’émir du Qatar est aux premières loges en Afghanistan mais cela ne lui suffit pas, il souhaite prendre en main la gestion de l’aéroport de Kaboul et encore plus.
Quelle place les talibans accorderont aux qatariens ? Certes, ils sont redevables car depuis de nombreuses années, le Qatar œuvre pour leur retour au pouvoir avec l’accord des américains. Les accords de Doha de février 2020 entre talibans et Trump en sont témoins. Toutefois, chacun sait qu’aspirer au pouvoir est toujours plus aisé que diriger un pays comme l’Afghanistan qui semble ingérable.
Tamim al Thani, émir du Qatar, s’infiltre en Afghanistan doucement mais indubitablement. Bien sûr il y aura des échecs, comme le rejet provisoire de la protection militaire par les turcs de l’aéroport de Kaboul. Il est vrai qu’Erdogan, acolyte de Tamim, est souvent difficile à tenir.
Il sait que les talibans doivent partager leurs faveurs, il suffit de rester à l’affut et être disponible. Gérer l’essentiel de la communication des talibans, pour l’instant est déjà une tâche immense.
La demande faite aux dirigeants talibans, par l’émir du Qatar, de combattre le terrorisme, fait partie du double, voire triple langage de ceux qui sont habitués aux propos des dirigeants qataris.
Les talibans sont là à bonne école car malgré tous ses travers, le Qatar se débrouille, même quand il est boycotté par ses voisins comme l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, pour rester au-devant de la scène internationale, comme la Coupe du Monde de football 2022 dans quinze mois.