Allocution d’ouverture de la Présidente von der Leyen à l’occasion de la conférence de presse conjointe avec le Président Michel et le Premier ministre Costa suite à la réunion du Conseil européen du 25 juin 2021.
Le deuxième sujet de cette conférence presse portait sur la Turquie
Dans l’ensemble, les relations avec la Turquie se sont récemment améliorées. On assiste à une désescalade en Méditerranée orientale; des discussions sont en cours entre la Turquie et la Grèce, et c’est un bon point de départ. Mais, par ailleurs, il y a encore peu voire pas de progrès sur la question chypriote, ce qui reste décevant. Nous avons engagé un dialogue depuis mars avec la Turquie, en particulier sur les questions du commerce et des réfugiés syriens.
Tout d’abord, sur le plan commercial, la Turquie a pris des mesures pour régler certains points de friction, comme les certificats d’origine par exemple. Nous encourageons la Turquie à aller plus loin. De notre côté, la situation a évolué aussi. Les discussions sur le mandat de négociation concernant la modernisation de l’union douanière ont repris au Conseil, mais beaucoup reste encore à faire.
Sur la question des Syriens réfugiés dans la région, nous avons déjà précisé que nous continuerions à aider la Turquie et d’autres partenaires régionaux, comme la Jordanie ou le Liban, qui accueillent des millions d’entre eux. Cela fait maintenant dix ans que dure le conflit syrien, et la région supporte toujours la plus grande part de la charge. Il est de notre intérêt européen commun de protéger les réfugiés et d’aider les pays qui les accueillent, en particulier en ces temps difficiles marqués par la COVID-19 et par de très grandes difficultés économiques.
C’est pourquoi nous maintenons que nous entendons continuer à apporter notre soutien à l’avenir, comme nous l’avons fait dans le passé. Nous prévoyons de débloquer 3 milliards d’euros supplémentaires pour aider les réfugiés en Turquie jusqu’en 2024. Cette aide, qui sera entièrement financée par le budget de l’Union, sera davantage axée sur l’aide socio-économique aux réfugiés et moins sur l’aide d’urgence pure et simple, car ces réfugiés vivent maintenant depuis des années dans la région et ont besoin de perspectives pour les années à venir. En outre, nous aiderons la Turquie à gérer les flux migratoires le long de sa frontière orientale.
Parallèlement, la Commission débloquera également 2,2 milliards d’euros jusqu’en 2024 pour aider les Syriens réfugiés en Jordanie et au Liban. Nous avons en outre invité les États membres à apporter des financements supplémentaires. Les dirigeants ont soutenu cet ensemble stratégique de mesures. La Commission travaillera maintenant sur une proposition législative que nous mettrons sur la table.