La loi du 19 juillet 2018 définit Israël comme « l’Etat-nation du peuple juif », un texte accusé d’officialiser des discriminations envers les Arabes israéliens. Personne n’ose imaginer ce qu’Israël deviendrait si le Hamas dans les mois à venir fait des adeptes au sein des arabes israéliens.
Le conflit de ce mois de mai 2021 entre Israël et les palestiniens est-il la suite logique de la loi 2018 ?
Des incidents avaient éclaté mercredi 21 avril 2021 à Jérusalem. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux et par les médias locaux montraient des employés arabes travaillant dans des commerces du centre-ville de Jérusalem et des journalistes être agressés par des jeunes Juifs qui criaient : « Mort aux Arabes ! » Plus de 120 personnes ont été blessées, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 avril, lors de heurts impliquant des Juifs d’extrême droite, des Palestiniens et des forces policières à Jérusalem.
Le Hamas a immédiatement récupéré ce mouvement de protestation en particulier de la jeunesse arabes israélienne.
Les jeunes arabes israéliens, les palestiniens de l’intérieur disent- ils, ont très mal vécu la loi du 19 juillet 2018 en Israël qui définit Israël comme « l’Etat-nation du peuple juif », un texte accusé d’officialiser des discriminations envers les Arabes israéliens.
La loi, adoptée par 62 voix contre 55, stipule notamment que l’hébreu devient la seule langue officielle d’Israël, alors que l’arabe avait auparavant un statut identique. Il déclare que les « implantations juives (sur le territoire israélien) relèvent de l’intérêt national » et proclame que Jérusalem est la capitale d’Israël, y compris la partie orientale de la ville annexée.
Depuis cette loi, la colère ne cesse de grandir auprès des arabes israéliens, soit près de 20 % de la population. Alors qu’ils se tenaient à l’écart des conflits, en particulier lorsque le Hamas était partie prenante, cette fois-ci, ils manifestent. Certains s’interrogent, s’agit- il de la tyrannie de la majorité ? La tyrannie de la majorité est une conséquence indésirable de la démocratie par laquelle une majorité démocratique peut opprimer une minorité si la démocratie n’est pas accompagnée de la reconnaissance de certains droits pour protéger les minorités.
Benjamin Netanyahu véritable pyromane
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait besoin d’une diversion pour restaurer son autorité. Le Hamas avait besoin de montrer sa présence à l’approche des élections du 22 mai, premières élections en quinze ans. Mahmoud Abbas et des pays européens ont demandé à Israël de permettre la tenue du scrutin et des activités de campagne des candidats à Jérusalem-Est, où vivent plus de 300 000 Palestiniens. Une aubaine pour Mahmoud Abbas devenu inexistant depuis des années.
Tout était là, depuis de longs mois, pour que le conflit éclate. Benjamin Netanyahu joue avec le feu en mobilisant les arabes israéliens, ou palestiniens de l’intérieur, contre ses actions guerrières. En effet, Gaza en une semaine paie déjà un lourd tribut avec près de 200 morts et plus d’un millier de blessés. Personne n’ose imaginer ce qu’Israël deviendrait si le Hamas dans les mois à venir fait des adeptes au sein des arabes israéliens.