Une publication Trésor-éco rédigée par Marie-Apolline Barbara, Claire Le Gall, Adrien Moutel en date du 16 mars 2021.
Une épidémie peut se transmettre à l’économie via plusieurs canaux
La propagation rapide de l’épidémie de Covid-19 à la fin de l’année 2019 en Chine, son évolution en pandémie mondiale début 2020 et la contraction de l’activité qui les a accompagnées sont un rappel de la vulnérabilité des économies aux maladies infectieuses.
La fin du XXe siècle et le début du XXIe ont vu l’émergence et la propagation rapide de nombreuses épidémies, dont certaines demeurent actives ou en phase d’expansion. Ces épidémies ont eu des effets économiques manifestes, allant de quelques dixièmes de points à plusieurs points de PIB selon leur gravité.
Les différents exemples historiques suggèrent qu’une épidémie peut se transmettre à l’économie via plusieurs canaux, en affectant la force de travail et en modifiant les comportements des agents en réponse aux évolutions sanitaires. Les épidémies peuvent également avoir des effets de long terme sur la productivité et amorcer des changements structurels. De façon générale, les principaux travaux académiques s’accordent à conclure que le coût économique des épidémies tendrait à augmenter avec leur sévérité sanitaire.
La quantification des effets économiques des épidémies est entachée d’incertitudes
D’une part, certains paramètres épidémiologiques font l’objet d’hypothèses, d’où une incertitude ex ante sur les conséquences sanitaires comme sur les effets économiques. D’autre part, certaines épidémies peuvent avoir des effets économiques à relativement long terme, qu’il convient d’inclure dans l’évaluation de leur coût agrégé, mais dont la mesure, même ex post, se heurte à la disponibilité de données ou à des difficultés d’identification des effets propres.
Les effets économiques de la pandémie de Covid-19 résulteraient surtout de l’arrêt soudain de l’activité économique mondiale, et reflèteraient à la fois les mesures publiques prises dans de nombreux pays et les comportements d’évitement volontaire des individus. Des effets de plus long terme devraient également se matérialiser, dont une réallocation sectorielle émanant de l’hétérogénéité du choc selon les secteurs, bien qu’il soit encore trop tôt pour pouvoir les prédire avec précision.
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