Le groupe français est dans une situation complexe alors que le nombre de morts grandit et que la révolte ne faiblit pas.
Crimes contre l’humanité évoqués par l’ONU
La répression brutale des manifestations pacifiques par la junte birmane a probablement atteint le seuil juridique pour être qualifiée de crimes contre l’humanité, a déclaré, jeudi 11 mars 2021, un expert indépendant de l’ONU devant le Conseil des droits de l’homme.
« Aujourd’hui, je demande donc instamment au plus grand nombre possible d’États membres de s’engager à prendre des mesures fortes, décisives et coordonnées en tant que coalition de nations – une coalition d’urgence pour le peuple du Myanmar « , a-t-il déclaré.
Il a évoqué 5 pistes possible :
- Arrêter les flux de fonds vers les militaires birmans, notamment en imposant des sanctions ciblées aux entreprises commerciales de la junte et à la Myanmar Oil and Gas Enterprise, la principale source de revenus de l’État;
- Imposer un embargo international sur les armes;
- Etablir la responsabilité pour les crimes, par le biais des tribunaux nationaux ayant recours à la compétence universelle si le Conseil de sécurité refuse de renvoyer l’affaire devant la Cour pénale internationale (CPI);
- Travailler directement avec la société civile locale et les organisations humanitaires pour fournir une aide humanitaire dans la mesure du possible;
- Ne pas reconnaître la junte militaire en tant que gouvernement légitime représentant le peuple du Myanmar.
Total présent en Birmanie peut peser sur la situation actuelle
La production du gaz des blocs M5-M6 (environ 8 Gm3/an) de Yadana assure aujourd’hui la moitié de la consommation de gaz du pays, environ 12 % de celle de son voisin, la Thaïlande et dans une moindre mesure à la Chine. Total continue d’investir dans l’exploration gazière pour répondre aux besoins énergétiques locaux et accompagner le développement du pays.
Le groupe français Total est dans une situation complexe alors que le nombre de morts grandit et que la révolte ne faiblit pas. D’aucuns demandent à Total de peser sur la junte. Facile à dire mais plus complexe à faire. La situation risque de devenir intenable pour le géant français pour sa réputation internationale.
Les principales dates à retenir de l’engagement de Total en Birmanie
1988
Le Myanmar décide de faire appel à des compagnies internationales pour développer ses ressources en hydrocarbures
1992
Total et MOGE (Myanma Oil and Gas Enterprise), société nationale du Myanmar, signent des accords de Contrat de Partage de Production pour les blocs offshore M5-M6
1995-1998
Avec ses partenaires Chevron et PTTEP, Total développe et met en production le champ de gaz de Yadana
2014
Lancement du projet LCP- BADAMYAR (extension du plateau de Yadana)
2015
– Signature du bloc offshore profond YWB (100 %) 2015 Prise de participation de 40 % dans le bloc A6 (offshore profond)
– Prise de participation de 40 % dans le bloc A6 (offshore profond)
2016
Prise de participation dans les blocs MD2 / MD4 (40%) et MD7 (50%) situés en offshore profond