Une publication « Trésor – Eco » rédigé par Faÿçal Hafied, Chakir Rachiq, Guillaume Roulleau.
Publié le 11 février 2021
La forte mortalité des start-ups lors de la phase d’industrialisation (« Vallée de la mort ») apparaît plus faible en France en comparaison internationale.
Les besoins de financements externes soutenus des start-ups les rendent vulnérables aux « acquisitions prédatrices », dont le but est de supprimer l’innovation de la cible. Ces acquisitions demeurent néanmoins modérées (moins de 6 % des achats de start-ups par des grands groupes en France).
On distingue en général quatre stades de développement des start-ups (aussi appelées jeunes pousses),
- l’incubation,
- l’amorçage,
- le démarrage
- la croissance
Les start-ups connaissent souvent des difficultés de trésorerie entre les phases de démarrage et de croissance, se traduisant par un fort taux de mortalité.
L’analyse du taux de survie à trois ans des entreprises qui exercent dans l’information et la communication ou encore dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques, montre que ce phénomène, dit de « vallée de la mort », existe en France, même s’il semble moins prégnant que dans d’autres pays.
Les start-ups constituent une classe d’actifs particulièrement incertaine pour les investisseurs. La composition de leur bilan (importance des actifs intangibles) et l’absence d’historique comptable rendent difficile la mobilisation des techniques classiques d’évaluation financière, d’où une forte asymétrie d’information entre investisseurs et entrepreneurs, source de difficultés à coopérer de manière efficace.
Les financements par emprunt bancaire classiques sont difficiles à mettre en place en l’absence de collatéraux tangibles au bilan des start-ups. Ceci justifie l’intervention d’investisseurs spécialisés, les investisseurs en capital-risque, qui vont intervenir en fonds propres. La disponibilité et la sélectivité des investisseurs en capital-risque déterminent les possibilités de croissance des start-ups et l’ampleur du phénomène de « vallée de la mort ».
En France, les difficultés de financement des start-ups semblent moins fortes qu’ailleurs en Europe (UE 27 et Royaume-Uni). Bpifrance a été le principal levier de la croissance du capital-risque français.
La France présente un vivier de start-ups dynamiques et figure désormais au 1er rang de l’UE 27 en matière de levées de fonds pour des opérations inférieures à 100 M€, suivie par l’Allemagne.
La France, et plus généralement l’Europe, accusent cependant un léger retard en matière de financement des étapes ultérieures de développement des start-ups (le segment dit « late stage » correspondant à la phase de croissance), cruciales pour le passage à l’échelle internationale des start-ups.
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