L’idée d’un complot comme cause explicative d’un phénomène malheureux apparaît lors de l’épidémie de choléra qui frappe Paris en 1832.
Complot, conspiration, ce n’est pas nouveau
L’épidémie du choléra dans Paris a duré 189 jours (27 semaines), du 26 mars au 30 septembre 1832 et a provoqué plus de 18 400 décès, selon le rapport sur la marche du Cholérus Morbus par la commission. Il s’agit de la première vague de Choléra dans la capitale. On décompte plus de 100 000 morts dans toute la France.
A Paris, mais cela reste valable partout où le choléra frappe, le caractère social de l’épidémie paraît évident : la comptabilisation des décès par quartiers indique des taux de mortalité nettement plus élevés dans les quartiers populaires que dans les secteurs aisés. Même constatation qu’en 1832 : les études sur les ravages de l’épidémie, montrent que les pauvres meurent plus que les riches ; la géographie du choléra se confond avec celle de la pauvreté. En 1832, les classes sociales s’accusent mutuellement : les bourgeois dénoncent une maladie du peuple qui les menace par contagion et les ouvriers accusent les autorités et le gouvernement de tentative d’empoisonnement visant à les éliminer.
Alexandre Dumas rapporte le lynchage de plusieurs victimes de la rumeur selon laquelle les autorités faisaient jeter du poison par leurs agents dans les fontaines et dans les brocs des marchands de vin afin de « diminuer la population et détourner l’attention générale des questions politiques ». Soupçonnés par la foule d’empoisonner les malades dans les hôpitaux, des médecins parisiens sont pris à partie…
Plusieurs personnes seront massacrées, on appellera cela « Le massacre des empoisonneurs ».