L’article que je vous conseille de lire aujourd’hui : « Révolte étudiante à Istanbul ou les prémices d’un printemps turc, » avec Jean-Pierre Marongiu.
Il est toujours difficile d’écrire l’histoire au moment où elle se fait
Cela couvait depuis des mois, les réseaux étudiants progressistes, certainement encouragés par des interventions occidentales, se sont révoltés contre la nomination par Recep Tayyip Erdogan du nouveau recteur de l’université du Bogazici (Bosphore). Melih Bulu, personnalité extérieure au monde universitaire, est un membre influent du Parti de la justice et du développement (AKP) d’Erdogan.
Comme souvent c’est dans le creuset intellectuel des universités que germent les révoltes avant de se généraliser dans les couches sociales les plus défavorisées.
En juin 1968, Guy Michaud écrivait dans Le Monde diplomatique un article intitulé : le mouvement étudiant, révolte ou révolution ?
« Il est toujours difficile d’écrire l’histoire au moment où elle se fait. Aux yeux de l’historien, une révolution manquée n’est qu’une émeute ; dans la bouche d’un pouvoir réactionnaire, il est normal de qualifier d’émeute les signes précurseurs d’une révolution. »