Djibouti vu par RSF en 2020

Djibouti est classé 176 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2020 en baisse de 3 points par rapport à 2019.

Une voix en exil, sinon rien

Harcèlement judiciaire, perquisitions illégales, arrestations, condamnations à des amendes exorbitantes entraînant la détention pour impayé… L’arsenal répressif déployé contre les journalistes à Djibouti fait régner une véritable terreur médiatique.

Aucun média privé ou indépendant n’est installé sur le territoire. Les seuls médias existants sont utilisés à des fins de propagande par le gouvernement d’Ismaïl Omar Guelleh.

La loi sur la liberté de la communication de 1992 est elle-même une entrave à la liberté d’expression et au pluralisme médiatique puisqu’elle prévoit, entre autres, des peines de prison pour les délits de presse et des contraintes d’âge et de nationalité pour créer un média.

La Voix de Djibouti, qui est la seule radio de Djibouti émettant depuis l’Europe, y est régulièrement brouillée et son site internet bloqué par les autorités. Les journalistes qui collaborent avec ce média le font le plus souvent dans la clandestinité pour éviter les représailles et les agressions. En 2019, un correspondant de cette radio installé dans le pays a été roué de coups et arrêté à plusieurs reprises.

Le taux de connectivité à internet a fortement augmenté ces dernières années, mais la vitesse de connexion y est l’une des plus faibles du continent. Le pouvoir bride délibérément l’internet à haut débit pour limiter l’accès aux réseaux sociaux, devenus l’un des seuls espaces de libre expression et d’accès aux informations.

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MEDEF International à Djibouti le 7 décembre 2020