Point sur la conjoncture française à fin octobre 2020 par Banque de France

Sur le mois d’octobre, l’activité reste à peu près stable par rapport à septembre dans l’industrie, le bâtiment et les services, à l’exception d’un repli déjà sensible dans la restauration et l’hôtellerie.

La perte d’activité en novembre serait plus différenciée et plus limitée que lors du premier confinement.

Le mois d’octobre a été marqué par l’instauration d’un couvre‑feu le 17 octobre en Île‑de‑France et dans huit métropoles, étendu le 24 octobre à 54 départements, puis par la mise en place du confinement sur l’ensemble du territoire le 30 octobre.

Notre enquête mensuelle de conjoncture (EMC), menée entre le 28 octobre et le 4 novembre auprès de 8 500 entreprises ou établissements (avec 90 % des réponses des chefs d’entreprise obtenues après le début du confinement) permet de fournir une première photographie de l’impact de ces mesures sur l’activité, à la fois au niveau sectoriel et au niveau agrégé.

Cet impact est inégal selon les secteurs. Sur le mois d’octobre, l’activité a été peu affectée dans la plupart des secteurs, à l’exception notable de la restauration et, dans une moindre mesure, de l’hébergement.

Les perspectives d’activité pour le mois de novembre sont orientées à la baisse, principalement dans les services, à l’exception de certains services aux entreprises.

Au total, sur la base des réponses des entreprises, la perte d’activité en novembre serait plus différenciée et plus limitée que lors du premier confinement. Nous estimons ainsi que la perte de PIB pour une semaine‑type d’activité (par rapport au niveau normal d’avant la pandémie) serait de – 12 % en novembre, contre – 4 % en octobre mais – 31% en avril.

Au mois d’octobre, l’activité est globalement stable dans l’industrie. Le taux d’utilisation des capacités de production est stable à 73 % en moyenne en octobre (il était de 79 % avant la crise). Cette stabilité concerne la quasi‑totalité des secteurs. Une légère progression est observée dans l’automobile (de 71 à 73 %) tandis qu’une baisse est observée dans la chimie (de 77 à 75 %), la métallurgie (de 67 à 66 %) et dans l’industrie de l’habillement (de 69 à 68 %).

L’activité est proche de son niveau d’avant‑crise dans l’industrie agro‑alimentaire, les autres produits industriels et la pharmacie. Elle progresse en octobre dans le secteur automobile mais reste dégradée dans le secteur de l’aéronautique et des autres transports.

L’activité évolue peu dans les services en octobre. La restauration et l’hébergement affichent toutefois un repli, en lien avec les mesures de couvre‑feu mises en œuvre dès le 17 octobre.

Les niveaux d’activité demeurent très hétérogènes selon les secteurs : ils se situent très en deçà du niveau d’avant‑crise dans l’hébergement et la restauration, mais proches de ce niveau dans des secteurs tels que l’édition, les services d’information ou les activités juridiques et comptables.

Dans le bâtiment, l’activité se maintient en octobre. Les chefs d’entreprise jugent qu’elle est revenue à un niveau proche de la normale à la fois dans le second œuvre et le gros œuvre.

Dans un contexte marqué par un manque de visibilité et des craintes sur l’activité au cours des prochains mois, l’opinion sur la trésorerie se dégrade légèrement dans l’industrie en octobre et revient à un niveau inférieur à sa moyenne d’avant‑crise. Dans les services, après trois mois de légère amélioration, la situation de trésorerie se détériore, et demeure toujours en deçà de son niveau moyen d’avant‑crise

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