Ibrahim Boubacar Keïta quitte le pouvoir et prononce la dissolution de l’assemblée nationale et celle du gouvernement. Les militaires créent un Comité national pour le salut du peuple.
Une partie de l’armée malienne se révolte
Le président malien a annoncé sa démission dans la nuit. Quelques heures après son arrestation par des soldats mutinés, Ibrahim Boubacar Keïta est apparu vers minuit sur la télévision publique ORTM, portant un masque sur la bouche. Il a expliqué n’avoir pas d’autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte.
« IBK », 75 ans, a déclaré avoir oeuvré depuis son élection en 2013 à redresser le pays et à « donner corps et vie » à l’armée malienne, puis il a évoqué les « manifestations diverses » qui depuis plusieurs mois ont réclamé son départ, faisant des victimes, estimant que « le pire en a résulté ». Il a également annoncé la dissolution de l’assemblée nationale et celle du gouvernement.
Les militaires qui ont renversé le président annoncent la création d’un Comité national pour le salut du peuple et appellent à appellent à une transition politique civile conduisant à des élections. Ils affirment que tous les accords internationaux seront respectés.
Au fil des heures …
Quatre civils blessés sont décédés dans la nuit de mardi à mercredi selon l’hôpital Gabriel Touré de Bamako et l’établissement a admis aussi une dizaine de blessés.
L’Union africaine a annoncé, mercredi 19 août, la suspension du Mali après le coup d’État mené par des militaires la veille et qui a conduit le président, Ibrahim Boubacar Keïta, à la démission. Les 15 membres du Conseil de sécurité de l’Union africaine ont précisé, dans un message relayé sur Twitter, que cette suspension s’étendra «jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel» dans le pays. De plus, l’Union africaine «demande la libération du président Keïta, du Premier ministre et des autres membres du gouvernement détenus de force par l’armée».
Officiel : Colonel-major Ismael WAGUE, porte-parole du Comité National pour le Salut du Peuple.
Un officier malien, le colonel Assimi Goita, s’est présenté mercredi comme le chef de la junte. Ce dernier a alors estimé que le Mali « n’a plus droit à l’erreur ».