Depuis début juillet 2020, Emmanuel Macron martèle son nouveau projet pour la fin du quinquennat mais il a du mal à convaincre.
Les résultats ne sont pas aux rendez-vous
Le 5 juillet 2020 le président français Emmanuel Macron faisait paraitre sur les réseaux sociaux ce message : « Le projet que j’ai porté en 2017 et sur lequel les Français m’ont élu reste au cœur de ma politique. Mais il doit s’adapter aux bouleversements internationaux et aux crises que nous vivons : un nouveau chemin doit être dessiné. Ensemble, nous traçons les contours de ce nouveau chemin qui sera centré sur la reconstruction économique, sociale, environnementale et culturelle de notre pays. Relance de l’économie, poursuite de la refondation de notre protection sociale et de l’environnement, rétablissement d’un ordre républicain juste, défense de la souveraineté européenne : voilà nos priorités pour les mois à venir. À chaque étape de la reconstruction de notre pays, nous aurons à cœur de ne laisser personne au bord du chemin. Cette reconstruction sera mise en œuvre par un gouvernement de mission et de rassemblement. »
A l’issue de la cérémonie du 14 juillet, le Président de la République répondait aux questions de Léa Salamé et de Gilles Bouleau sur France 2 et TF1.
Gilles BOULEAU
Monsieur le Président, nous allons bien évidemment vous poser des questions sur l’épidémie de coronavirus qui n’est pas terminée, sur la crise économique qui est terrible. D’abord, en quelques mots sur vous et sur le bilan. Depuis 3 ans, il y a eu de nombreuses manifestations : les gilets jaunes, la réforme de la SNCF, des retraites… On a vu les slogans, on a entendu des manifestants, on a entendu des Français exprimer à votre endroit de l’hostilité et parfois de la détestation. Est-ce que vous comprenez pourquoi ?
Emmanuel MACRON
Je peux le comprendre parce que d’abord, nous sommes dans un pays qui a ça, dans son histoire, dans ses tripes, parce que aussi j’ai sans doute laissé paraître quelque chose que je ne crois pas être profondément, mais que les gens se sont mis à détester, ce Président qui voudrait tout réformer pour que ce ne soit que les meilleurs qui puissent réussir, que notre pays, finalement, s’adapte à la mondialisation. Ça n’est pas mon projet. Mais le jeu des maladresses, parfois des phrases sorties de leur contexte d’autres fois, de l’opposition, de la vie politique a fait que cette détestation a pu être alimentée. Donc je le constate comme vous, je le regarde en face.
Léa SALAMÉ
Vous dites une nouvelle équipe, un nouveau chemin. Mais finalement quand on regarde, vous avez remplacé un haut fonctionnaire de droite, énarque, par un haut fonctionnaire de droite, énarque, à peu près du même âge. Franchement, où est la différence ? Mise à part l’accent du sud-ouest, si vous me permettez, où est la différence ? En quoi Jean CASTEX incarne-t-il mieux votre nouveau chemin que Edouard PHILIPPE ?
Emmanuel MACRON
D’abord je le disais, mon projet pour la France, ce à quoi je crois vraiment c’est ce chemin, cette capacité de choisir sa vie et de se libérer de ces cases où on nous met. Donc j’ai le droit de ne pas être d’accord avec les cases dans lesquelles vous mettez et Edouard PHILIPPE et Jean CASTEX. Si, l’ENA ça reste une école de la République et on passe des concours pour l’obtenir mais ils ne sont pas non plus que cela. Ils ont des histoires différentes. Ce qui est vrai, c’est que Jean CASTEX — et c’est pour ça que je l’ai choisi — je l’ai vu faire durant le confinement. Nous l’avons choisi pour diriger cette mission, pour préparer l’après 11 mai donc j’ai vu sa méthode, je l’ai regardé pendant plusieurs semaines agir, procéder. C’est un élu de terrain, pas d’une grande ville non, une ville de taille plus réduite, Prades, depuis plusieurs années. C’est quelqu’un qui a une culture du dialogue social et qui, pendant plusieurs années, dans des fonctions d’administration, y compris sur le terrain, comme à Paris, s’est battu pour accompagner notre pays et qui connaissait très bien ce qu’est la vie des élus locaux de nos collectivités, notre proximité dont on a besoin, les partenaires sociaux, la santé et les arcanes, si je puis dire, de notre modèle social. Et donc tout ça, et son style, sa personnalité parce que derrière, il y a la patte humaine, si je puis dire, ont conduit à dire il peut être celui qui va diriger cette nouvelle équipe gouvernementale en étant justement plus à l’écoute, en associant davantage les élus de terrain pour la relance dans laquelle nous devons entrer, en bâtissant des solutions pour lutter contre le chômage, pour relancer notre économie, pour défendre notre modèle social avec les partenaires sociaux.
Vous trouverez l’intégralité de l’interview ici.
Notre commentaire
Macron emprunte un nouveau chemin conduisant dans la même impasse. Depuis début juillet 2020, Emmanuel Macron martèle son nouveau projet pour la fin du quinquennat mais il a du mal à convaincre car les résultats ne sont pas aux rendez-vous.