Au-delà de la lutte contre le séparatisme islamique, le président français veut peser sur la construction d’un islam de France soluble dans la République, un objectif très ambitieux.
Les trois annonces clés pour orienter l’islam de France.
La loi de 1905 dans son article 1er reconnaît la liberté religieuse : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public« …
En France sont ainsi garanties la liberté de conscience et la liberté de manifester son appartenance religieuse. La liberté religieuse suppose la liberté pour chacun d’exprimer sa religion, celle de la pratiquer et celle de l’abandonner, dans le respect de l’ordre public.
Pour l’État et les services publics, ceci implique la neutralité face à toutes les religions et à toutes les croyances. L’État se doit de rendre possible l’exercice et la pratique du culte.
Le président Macron a entrepris, par une série de déplacements au sein du territoire français, de combattre le séparatisme islamique et contribuer à la construction d’un islam de France soluble dans la République.
Un président sur un chemin de crête jouant avec l’élasticité de la laïcité pour que nos concitoyens musulmans puissent pratiquer leur culte. Pour cela il a annoncé trois mesures clés dans ce premier voyage à Mulhouse.
La fin des enseignements en langues étrangères
Emmanuel Macron demande dès la prochaine rentrée de 2020, la disparition du dispositif de cours facultatifs en langues étrangères dispensés par des enseignants désignés par les gouvernements d’autres pays, soit environ 80 000 élèves par an. Ils seront remplacés par d’autres cours. Des accords ont été trouvés avec la plupart des pays sauf la Turquie (5 000 élèves) pour que les enseignants parlent aussi français, que l’éducation nationale puisse contrôler l’enseignement qui doit se situer dans le cadre des les lois de la République ou avec l’Histoire telle que nous la voyons.
La fin du système des « imams détachés »
Afin d’éviter des prêches non conformes aux lois de la République, la France cessera d’accueillir des « imams détachés » envoyés par d’autres pays, comme la Turquie 150 sur 300 et l’Algérie, Maroc, etc, en augmentant parallèlement le nombre d’imams formés en France. Ceux déjà en France termineront « leur période de présence », a précisé Emmanuel Macron. Sera également mis fin à l’accueil des « psalmodieurs » reçus chaque année durant le ramadan.
Davantage de contrôle sur le financement étranger de mosquées
Le président a aussi annoncé un contrôle renforcé des financements étrangers des lieux de culte, pour pouvoir bloquer des projets suspects. « Nous devons savoir d’où vient l’argent, qui le touche et pour quoi faire », a-t-il lancé.
Au-delà de la lutte contre le séparatisme islamique, le président français veut peser sur la construction d’un islam de France au-lieu d’un islam en France sous tutelle étrangère.
Il précisera, lors d’autres déplacements sur le territoire français, les détails de cette pratique du culte et en particulier l’organisation des structures de l’islam de France, objectif final et particulièrement ambitieux visé par Emmanuel Macron.