Le pouvoir politique en utilisant les services de l’état comme l’IGPN ou les forces de l’ordre en général, les désignes à la vindicte populaire.
Les valeurs de la République remis en question
En avril 2009 Amnesty International s’interrogeait sur les violations des droits humains en France.
France. Des policiers au-dessus des lois : « Les informations selon lesquelles des responsables de l’application des lois commettraient en France des violations des droits humains inspirent depuis longtemps des inquiétudes persistantes à Amnesty International, qui est également préoccupée par le faible taux de comparution en justice des responsables présumés de ces actes, faute d’enquêtes indépendantes, impartiales et efficaces. »
« Amnesty International s’inquiète d’un phénomène qui semble de plus en plus fréquent : des personnes qui cherchent à intervenir lorsqu’elles voient des agents de la force publique se comporter d’une manière qui évoque des mauvais traitements font elles-mêmes l’objet de poursuites judiciaires. Ces pratiques peuvent exercer une dissuasion très forte sur ceux qui essaient d’obtenir justice après avoir été témoins ou victimes de violations des droits humains. » Sources : Amnesty International : 2 avril 2009, N° d’index : EUR 21/003/2009
En juillet 2019, dix ans plus tard, la polémique, touchant en particulier l’IGPN ne cesse de croître, suite au mouvement des gilets jaunes, qui n’a engendré aucune sanction contre les forces de l’ordre et ceci malgré de nombreux blessés graves chez les manifestants et un mort, une octogénaire en marge d’une manifestation des « gilets jaunes » à Marseille.
Le pouvoir politique en utilisant les services de l’état comme l’IGPN ou les forces de l’ordre en général, les désignes à la vindicte populaire. L’adage selon lequel la violence exercée par les forces de l’ordre est justifiée en République engendre des comportements en réponse souvent irrationnels.
On peut sérieusement s’interroger sur l’avenir de l’IGPN ? Dans tous les cas, l’image de la police et de la gendarmerie française au niveau international se dégrade rapidement depuis quelques mois.
Le pouvoir politique que dirige Emmanuel Macron et Édouard Philippe reposant sur un socle trop faible est contraint de se servir des forces de l’ordre pour continuer à diriger le pays. Les deux parties, politiques et forces de l’ordre, ne peuvent plus faire marche arrière sans être emportés par la tourmente judiciaire.
Désormais la crainte est palpable, face à cette fuite en avant. L’installation d’un autoritarisme d’état engendre en général une grande violence de la part de ceux qui ne croient plus aux valeurs de la République.
Le rapport de l’IGPN, concernant la mort de Steve Maia Caniço, selon lequel l’intervention de la police était « justifiée » et pas « disproportionnée » est probablement la goutte d’eau qui risque de faire déborder le vase, ceci explique pourquoi le Premier Ministre en personne gère cette douloureuse affaire.
L’organisation de l’IGPN
L’inspection générale de la police nationale (IGPN) est le service à compétence nationale chargé du contrôle des directions et des services de la direction générale de la police nationale et de la préfecture de police. A ce titre, elle exerce des missions de trois ordres :
- Des audits points-clé et, depuis 2007, des contrôles inopinés des services de police sur des thématiques ciblées comme par exemple l’accueil du public.
- Des études et des recommandations visant à l’amélioration du fonctionnement des services.
- Enfin, l’IGPN est chargée de veiller au respect, par les fonctionnaires de police, des lois et des règlements et du code de déontologie de la police nationale. Dans ce cadre, elle effectue les enquêtes qui lui sont confiées par les autorités administratives et judiciaires qui seules peuvent la saisir.
L’IGPN est composée
- De 7 délégations de l’inspection générale de la police nationale à Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Paris et Rennes.
- D’un bureau de l’inspection générale de la police nationale à Nice.
Ces délégations et ce bureau diligentent des enquêtes administratives et judiciaires.
Bien que le nombre des implantations de l’IGPN ait été doublé, il a cependant été jugé nécessaire de mettre en place un nouveau mode d’accès à l’inspection en créant une plate-forme internet ouverte à toute personne victime ou témoin d’un comportement susceptible de mettre au cause un agent de la police nationale.
Il s’agit ainsi de recueillir les signalements de manière rigoureuse et cohérente, de les analyser et d’en tirer toutes les conséquences, que ce soit en termes d’attente des citoyens, de modifications des pratiques ou, le cas échéant, d’enquêtes judiciaires ou administratives.
Les personnels et les activités de la Gendarmerie, ne sont pas concernés par l’IGPN, mais par l’inspection générale de la Gendarmerie nationale qui remplit un rôle identique.