La France doit-elle rompre ses relations avec le Qatar et l‘Arabie saoudite ? La question a été posée lors de l’émission 24h Pujadas sur LCI du mercredi 26 juin 2019.
Le financement des activités de l’islam politique en France interroge
Voilà 6 ans que l’émir Tamim bin Hamad al Thani règne sur le Qatar succédant à son père, l’émir Hamad, depuis le 25 juin 2013.
En France, nous avons eu la valse des ambassadeurs du Qatar, le dernier en date se nomme Cheikh Ali bin Jassem Al Thani. On ne peut pas dire qu’il reste les deux pieds dans le même sabot puisqu’en un mois voici quelques réunions avec les autorités françaises ou de la Francophonie.
Le 28 mai 2019 : l’ambassadeur de l’État du Qatar rencontre le conseiller diplomatique du ministre des Affaires étrangères.
Le 11 juin 2019 : l’ambassadeur de l’État du Qatar rencontre le président de l’Institut français des relations internationales.
Le 12 juin 2019 : l’Ambassadeur du Qatar organise une réception en l’honneur de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères
Le 25 juin 2019 : l’ambassadeur de l’État du Qatar rencontre le Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Intérieur
Le 26 juin 2019 : l’ambassadeur de l’État du Qatar en France présente ses lettres de créance en tant que représentant du Qatar auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie
Plus encore que ses prédécesseurs Cheikh Ali bin Jassem Al Thani s’agite dans le microcosme diplomatique mais ne connait pas, en dehors de ce petit cercle, les français. Il a tort car il verrait que l’image du Qatar ne s’améliore pas.
La question a été même posée lors de l’émission 24h Pujadas sur LCI du mercredi 26 juin 2019, de savoir si la France devait rompre ses relations avec le Qatar et l‘Arabie saoudite ? Un journaliste présent sur le plateau dénonçait un certain laxisme de l’État, parlant même du sommet de l’État face aux financements de certaines mosquées qui parfois développent un certain communautarisme, contraire aux valeurs de la République.
Ce propos rejoint le réquisitoire du livre de Malbrunot et Chesnot « Qatar papers » qui désormais sert de référence pour ceux qui veulent démontrer que le Qatar finance l’islamisme politique en France.
Voilà 6 ans que l’émir Tamim bin Hamad al Thani règne sur le Qatar succédant à son père, l’émir Hamad, depuis le 25 juin 2013. Non seulement le Qatar ne s’est pas ouvert à la démocratie sur son sol, mais 6 ans plus tard son soutien à l’islam politique est toujours d’actualité. Incompréhensible !
A ce jour dans la Constitution du Qatar, il est écrit que ce pays est wahhabite et en outre plus personne n’ignore qu’il accueille et soutien les Frères musulmans. On se demande encore comment ce pays si religieux a pu « investir » autant dans le sport en achetant le Paris Saint Germain et en organisant en 2022 la Coupe du monde de football ?
Le Qatar et son émir ne sont pas à une contradiction prés, créant une confusion continuelle qui lui porte préjudice, tant avec ses voisins qu’au niveau international.
En France l’image du Qatar ne s’améliore pas malgré la jeunesse de son émir avec l’espoir qu’il avait suscité et un travail de fourmi par son ambassadeur à Paris. Globalement rien de sérieux n’est entrepris pour améliorer son image de marque. Les autorités qatariennes ont tort de ne pas faire le nécessaire pour redorer leur blason en France. Le pouvoir politique français est si fragile en ce moment, malgré les apparences, que les relations entre les deux pays pourraient se distendre si le peuple français en faisait la demande. Or le Qatar, en ce moment, a besoin de tous ces « amis ».