La crise économique qui frappe l’économie turque a pesé sur le résultat des élections municipales en défaveur du président Erdogan et de son parti l’AKP.
La révolte à Ankara et Istanbul
On pourrait parler d’un vote paradoxal, en effet si au niveau national, l’AKP réalise un meilleur score qu’il y a 5 ans, dans les grandes villes et en particulier à Ankara et Istanbul, respectivement capitale politique et économique, le Parti de la justice et du développement (AKP) risque de perdre la gestion de ces deux villes.
Comme l’indique le média Le Monde :
- La raison de cette désaffection est à chercher du côté de la récession économique qui touche les électeurs au portefeuille. Depuis la brusque dépréciation (– 30 %) de la livre turque à l’été 2018, la croissance pique du nez, la production industrielle baisse, le chômage est en hausse (13,5 % en février) et l’inflation ne décolle pas des deux chiffres (19 % en mars).
- Les prix des produits alimentaires se sont mis à grimper, suscitant l’ire des ménagères. « L’oignon et l’aubergine sont devenus des produits de luxe que nous ne pouvons plus nous payer », soupire Ayse, une professeure de lycée rencontrée à Ankara sur l’un des stands aménagés par les municipalités pour vendre des légumes à bas prix subventionnés par l’Etat. Des queues interminables s’y forment, comme si le pays était confronté à une pénurie.
L’aide financière du Qatar ne suffit pas à redresser les fondamentaux économiques de la Turquie et l’engagement militaire pour occuper une partie du territoire syrien pour contenir, voire combattre les kurdes syriens risque de coûter cher.
Un échec politique pour Erdogan qu’il va falloir gérer jusqu’à 2023 pour de nouvelles échéances électorales, car entre temps il n’y a pas d’élection.