En expliquant que le « seul moyen de se faire enfin entendre par le pouvoir exécutif » était « la grève générale illimitée » François Boulo a confondu vitesse et précipitation et a divisé, probablement sans le vouloir, un peu plus les gilets jaunes.
Le rêve de l’extrême gauche ne s’est pas réalisé
Ce 5 février 2019 devait être un jour historique pour les gilets jaunes, il devait construire les bases d’une grève générale et illimitée, arme ultime de la classe ouvrière pour mettre à mal le patronat et l’état et l’obliger à négocier voire à se démettre.
Lorsqu’on a bourlingué quelques décennies au sein du monde du travail, en particulier au sein d’une organisation syndicale, ce discours on l’a entendu des dizaines de fois. Il émane de la mouvance, extrême gauche, trotskiste et anarchiste. C’est le rêve, un peu le grand soir où tout basculerait.
Au lendemain, des manifestations de la CGT, du 5 février 2019, rejoint par quelques milliers de gilets jaunes, force est de constater que de nombreux gilets jaunes n’ont pas soutenu cette décision venue d’en haut.
Boulo soutenu par Éric Drouet ont imposé cette ligne au sein des gilets jaunes, alors même qu’elle était vouée à l’échec. Boulo le gilet jaune qui monte, doit être probablement sous la pression de la cellule trotskiste de Rouen, très organisée et puissante qui lui a demandé de populariser la grève générale. Il n’a pas eu de mal à convaincre un Éric Drouet qui cherche des alliés car il craint la fin de ce mouvement et les conséquences qui en découleront pour lui et ses amis. Certains se préparent déjà à quitter le pays en cas d’échec du mouvement.
En expliquant que le « seul moyen de se faire enfin entendre par le pouvoir exécutif » était « la grève générale illimitée » François Boulo a confondu vitesse et précipitation et a divisé, probablement sans le vouloir, un peu plus les gilets jaunes.
Certes, en bon avocat, François Boulo a eu la prudence de parler de « construction d’un rapport de force conduisant » à la grève générale et illimitée, mais les gilets jaunes dans l’ensemble considèrent que les syndicats font partie du système et que dans le nouveau monde où la démocratie directe et permanente existera, les syndicats n’ont plus lieu d’être. N’oublions pas que parmi les gilets jaunes, de nombreux artisans ou professions libérales sont présents, ils ne voient pas d’un bon œil une alliance avec un syndicat comme la CGT.
Après Etienne Chouard et son RIC et toutes matières, voilà François Boulo et sa grève générale illimitée, deux actions hautement politiques qui contribuent à l’éclatement du mouvement des gilets jaunes qui repose de plus en plus sur des militants.
Il est temps de revenir à la source de la création des gilets jaunes avec des revendications claires. Comme dit Nicole Maxime, lorsque parfois il lui arrive d’être lucide et de sortir de ses délires, nous devons mener un combat qui conduit en premier lieu à remplir les frigos et que l’humain retrouve sa dignité dans un monde plus fraternel.
Le rêve de l’extrême gauche ne s’est pas réalisé mais le combat continue pour les gilets jaunes qui ne doivent avoir confiance qu’en eux-mêmes.