La polémique suite aux violences contre des journalistes fait la une au lendemain de l’Acte9. Question qui a intérêt à séparer les gilets jaunes de la presse ?
Prendre de la hauteur tout en gardant les pieds sur terre
Si tout le monde convient que peu de violences ont émaillé les nombreuses manifestations de hier, 12 janvier 2019, dans toute la France, plusieurs journalistes ont fait les frais d’une dérive suicidaire pour les gilets jaunes. Quelques faits :
- Une équipe de deux journalistes de LCI et de deux agents de sécurité a été violemment prise à partie à Rouen en marge d’une manifestation des Gilets jaunes. Selon LCI, un agent de sécurité a été roué de coups et blessé au visage.
- Toujours à Rouen une journaliste de France 3 a subi une tentative d’agression physique et des intimidations, selon France 3 Normandie.
- Une équipe a été prise à partie à Paris où un JRI (journaliste reporter d’images) a été projeté à terre.
- À Pau, un journaliste pigiste, a été confondu avec un journaliste de BFMTV et a été frappé à la jambe en plein direct.
- À Bourges, une équipe de BFMTV a été menacée et empêchée de couvrir la manifestation. Une vidéo publiée sur Facebook par des Gilets jaunes montre les journalistes être raccompagnés par des manifestants chantant « La quenelle ».
- A Toulon, dans le Var, où deux journalistes vidéo de l’AFP ont essuyé des coups de la part de manifestants.
- À Marseille, une journaliste de France 3 et deux photographes locaux ont été empêchés de suivre le début de la manifestation au motif que « les journalistes ne font que mentir« .
- A Toulouse, une journaliste de « La Dépêche du Midi » rapporte avoir été menacée de viol par « une horde de Gilets jaunes« . Elle a également expliqué que ce sont deux autres Gilets jaunes qui lui ont permis de s’échapper…
Question qui a intérêt à séparer les gilets jaunes de la presse ?
La presse française est orientée, chacun le sait et elle est libre de choisir ses sujets.
Nous observons depuis la veille de l’Acte 1 le mouvement social et politique des gilets jaunes et avons constaté que tant que BFMTV, CNEWS, LCI et d’autres médias ont donné largement la parole à de nombreux gilets jaunes. Sans cette aide de la presse audio et écrite il est raisonnable de penser que ce mouvement n’aurait pas atteint de tels sommets.
Peu importe les critiques, en communication ce qui compte c’est qu’on parle de vous, avec le temps et de la sincérité on peut parfaire son image médiatique.
Comme beaucoup de gilets jaunes nous avons été agacé par des chiffres et les violences mis en valeur, loin de représenter la réalité, ceci n’est pas nouveau, on observe cela pour les organisations syndicales lorsqu’elles manifestent.
La rapidité de la montée en charge du nombre de gilets jaunes, la mauvaise organisation, le manque d’information et leur division ont contribué à un manque d’efficacité pour une expression publique.
L’expérience montre qu’un mouvement comme les gilets jaunes doit organiser sa propre presse, Facebook ne suffit pas car c’est illisible. Certes il y a un site gilets jaunes mais il n’est pas approvisionné d’articles. Pour être efficace, il faut du temps de l’argent et du professionnalisme, or les gilets jaunes n’ont rien de tout cela.
Sur le fond, de trop nombreux manipulateurs ou complotistes se sont infiltrés au sein des gilets jaunes souhaitant orienter le débat interne du mouvement, pour cela il est impératif de les couper de la presse nationale et de les utiliser comme chair à canon. L’exemple du nombre de « fake news » rapportées par les gilets jaunes contribue à les discréditer.
Les violences des gilets jaunes envers la presse est inacceptable et se retournera contre eux. Il ne faut pas confondre rapport de force nécessaire avec la presse et violences. Les manipulateurs en interne et gouvernementaux pourraient bien affaiblir ce mouvement original dont la France a besoin.