La politique étrangère du Qatar aura- t- elle un impact négatif sur le développement de son tourisme ?
L’absence des saoudiens se fait ressentir sur le taux d’occupation des hôtels.
En 2017 et 2018, le Qatar a connu une baisse des arrivées de touristes internationaux, en particulier des saoudiens, à la suite du blocus partiel, mise en place le 5 juin 2017 par l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte.
Le taux d’occupation des hôtels est légèrement en diminution, constatant le non remplacement des saoudiens qui avaient l’habitude de descendre dans résidences de haut de gamme 4 ou 5 étoiles ce qui représente 70 % du parc hôtelier qatarien.
Une concurrence exacerbée dans le Golfe.
Le marché du tourisme dans le Golfe persique devrait croître, selon plusieurs instituts de recherches, pour passer de 22,9 milliards de dollars à 32,5 milliards de dollars en 2022. Tiré vers le haut par l’Exposition 2020 aux Emirats arabes unis et par la Coupe du monde de football en 2022 au Qatar.
Le Qatar quant à lui doit encore faire un effort important pour parvenir aux 60 000 chambres disponibles pour accueillir la Coupe du monde 2022. Il ne se presse pas outre mesure car cela pourrait tirer vers le bas l’actuel taux d’occupation hôtelier.
En outre, il est probable qu’il trouve « in fine » des mesures palliatives comme la location de bateaux de croisières, mettant à disposition un parc hôtelier le temps de la Coupe du monde 2022.
Procédant à une modification du contrat initial passé avec la FIFA pour cet évènement international, comme il l’a fait pour le nombre de stades et pour les dates de la compétition.
Globalement, il y a quand même un sérieux risque d’investir dans l’hôtellerie qatarienne à cause de la politique étrangère du Qatar qui dans le passé a déjà coûté sa place à l’émir Hamad, père de Tamim, un risque accentué par la concurrence avec ses voisins notamment les Emirats arabes unis et en particulier le Sultanat d’Oman.
Enfin, une fois l’évènement de la Coupe du monde 2022 passé, les raisons de visiter le Qatar restent limitées. Ce qui nous fait dire que le pari hôtelier du Qatar est à haut risque.
Première publication le 20 août 2018