Placé dans le coma depuis le premier décembre 2018, blessé par un lanceur de balle de défense (LBD 40), un gilet jaune prénommé Benoit s’est réveillé.
L’utilisation du lanceur de balle de défense (LBD 40) peut faire d’immenses dégâts
On parle souvent des violences en marge des manifestations des gilets jaunes contre les forces de l’ordre, mais il arrive que celles-ci fassent d’énormes dégâts sur des manifestants en particulier lors de l’utilisation du lanceur de balle de défense (LBD 40) appelé aussi parfois flash-ball.
C’est le cas de Benoit, un gilet jaune de Toulouse qui manifestait pacifiquement, entouré de sa famille le premier décembre 2018.
Selon France bleu, vers 16h, un groupe de manifestants tente de s’approcher de la gare. La police le repousse. C’est à ce moment-là que Benoit aurait été touché par un tir de balle de défense. Il est blessé au visage au niveau de l’œil et de l’oreille. À son arrivée à l’hôpital, il est placé dans le coma pour stabiliser son état. Il en sortira trois semaines plus tard.
L’IGPN, la police des polices, a été saisie. Une enquête a été ouverte pour déterminer les conditions dans lesquelles Benoit a été blessé.
Un cas loin d’être isolé
Pour mémoire l’analyse de la décision 2017—277 du premier décembre 2017 relative à l’utilisation d’un lanceur de balle de défense comme moyen de dissuasion à une distance réduite, avec une visée au niveau du haut du corps, à la fin d’une manifestation, est à méditer.
En effet deux conclusions font apparaitre que :
… Le Défenseur des droits constate donc un manquement aux dispositions de l’instruction du 22 avril 2015 n° 2015-1959-D et de l’article R. 434-18 du code de déontologie de la police nationale et recommande la mise en œuvre de poursuites disciplinaires à l’encontre du brigadier de police A.
… Le devoir d’exemplarité du policier a, notamment, pour objectif de rétablir la confiance entre la police et la population, objectif primordial aujourd’hui. Or, en l’espèce, le devoir d’exemplarité n’a pas été respecté en utilisant un LBD 40X46 en tant que moyen de dissuasion, de manière horizontale et à bout portant, au cours d’une manifestation et caractérisant une menace immédiate de mort ou de blessure grave.
Par conséquent, le Défenseur des droits constate à l’encontre du brigadier A un manquement à l’article R434-14 du code de la sécurité intérieure qui mentionne le devoir d’exemplarité et recommande la mise en place de poursuites disciplinaires à l’encontre du brigadier de police A.