Le discours de l’émir du Qatar à la 73e session de l’ONU, la dénonciation par Amnesty International du non-paiement des salaires pour des expatriés et les élections des conseillers consulaires sur la zone Bahreïn – Qatar, sont les éléments essentiels de cette semaine.
La gestion du temps politique
Après les traditionnels remerciements et salutations, l’émir a prononcé un discours à la 73e session de l’ONU où il a mis en valeur le respect du droit international. Le lien avec le boycott du Qatar a été rapidement fait et de rappeler que ce qui ne tue pas rend plus fort, tel est le cas de son pays. Cet acte d’hostilité, sans fondement a renforcé les liens entre qataris, affirme l‘émir. Il rappelle la quasi paralysie, induite par ce boycott, du fonctionnement du CCG.
Force est de constater que l’isolement du Qatar du reste du monde n’a pas fonctionné. En marge de la 73e session de l’ONU, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo a essayé de créer une alliance contre l’Iran en réunissant les états membres du CCG, l’Egypte et la Jordanie. Une rencontre qui se termine dans une impasse, probablement provisoire, car il faudra bien à minima que ses états reparlent avec le Qatar, ceci est le souhait des USA.
Et que dire de la prochaine présidence de de l’ACD (Asie, Coopération, Dialogue,) pour l’année 2019 par le Qatar, ou la visite de quatre états sud-américains à la demande de ceux-ci, par l’émir du Qatar ? Il faut bien constater que sur ce point-là, isoler le Qatar du reste du monde, les boycotteurs subissent un sacré échec. Pour qu’une confiance minimum se reconstruise, il faudra sans doute du temps, beaucoup de temps.
Cette semaine Amnesty International dénonçait le non-paiement des salaires pour des expatriés travaillant sur des infrastructures, en annexe à la Coupe du monde 2022.
Le Qatar et la FIFA ont minimisé le nombre de ces salariés. Quant au Qatar, il reconnait les difficultés mais demande du temps pour pouvoir régulariser la situation de ces salariés, car Mercury MENA, la société pour laquelle ils travaillaient, ne réside plus apparemment sur le sol qatarien.
Il faudra aussi beaucoup de temps et de moyens pour que les textes votés s’appliquent au Qatar, car la mentalité du patronat qatari change lentement et les employeurs étrangers dans ce pays font de même.
Ces expatriés peuvent-ils compter sur des représentants locaux de leur communauté pour les aider, voire les défendre ?
Ce n’est certainement pas le cas des travailleurs français au Qatar, lorsqu’on regarde le résultat de l’élection partielle consulaire, de ce 30 septembre 2018, sur la zone Bahreïn – Qatar, on est abasourdi par le résultat du vote.
Une abstention énorme, montre à quel point les français du Qatar et de Bahreïn, ne croient plus dans ces personnages. Les chiffres parlent : sur 3 434 inscrits seulement 241 sont allés voter. On peut s’interroger sérieusement sur la légitimité de ces élus.
Les responsables politiques français devraient s’interroger sur le pourquoi et prendre les décisions qui s’imposent pour que les travailleurs expatriés aient un lieu d’écoute. L’ambassade de France à Doha n’est pas cet endroit et les conseillers consulaires non plus. Faut-il s’étonner que des escrocs profitent de ce vide pour porter préjudices à nos compatriotes qui vont si loin pour travailler ?
Pour rappel