Afin d’assurer son autonomie, Singapour s’est doté d’un terminal gazier situé sur l’île de Jurong. Nommé SNLG, il devient, avec l’incroyable augmentation du marché chinois du GNL, un lieu stratégique.
Singapour, la ville jardin, attire le Qatar.
Idéalement placé Singapour s’est doté d’un terminal gazier afin d’assurer la sécurité d’approvisionnement intérieure en GNL et de réexporter vers les pays d’Asie comme la Chine et le Japon, grands consommateurs de gaz. Mise en service en mai 2013, SLNG a augmenté ses capacités de stockage passant de 6 mtpa pour arriver à une regazéification du terminal de 11mtpa (million tonnes par an.
Pour le Qatar, Singapour est un allié qui facilite grandement ses exportations de gaz.
es relations entre les deux pays, parmi les plus riches de la planète, Qatar et Singapour sont facilitées par de nombreux points communs. Dans les deux cas, les anglais sont passés par là, laissant culture, organisation et langage. Pour un qatarien qui veut aller à Singapour, il lui faut 7h42 en avion depuis Doha, soit 40 minutes de plus que quand ce même qatarien vient faire ses courses à Londres. Le Qatar avait annoncé une diversification spatiale de ces investissements, notamment en Asie, un pas important vient d’être franchi.
Singapour est pour le Qatar une base solide pour ses exportations de gaz vers l’Asie, de nombreux singapouriens travaillent au Qatar, pour l’essentiel dans les services financiers. Chacun se rappelle que Singapour est la 4e place financière au monde. Les qatariens ont pris l’habitude de se rendre à Singapour pour le tourisme, la ville à la végétation luxuriante, portant le nom de ville jardin est aussi la cité la plus dense au monde. Une immersion pour s’habituer à ce que les qatariens souhaitent faire de Doha.
Singapour pourrait remplacer Londres
Le premier geste significatif de Qatar Investment Authority à Singapour fut effectué en 2012 par l’achat de l’emblématique Raffles Hôtel de Singapour. Puis à partir de 2013 les deux pays mirent en place des structures de rencontres et d’échanges économiques et culturels.
Si le Qatar a pris son temps pour investir à Singapour, il faut prendre en compte que les montants des investissements atteignent souvent des centaines de millions de dollars US voire des milliards.
Le Qatar avait annoncé publiquement qu’il allait répartir autrement ses investissements sur la planète, en favorisant à l’avenir l’Asie et les USA avant de revenir en Europe.
Singapour devient donc une cible prioritaire pour le fonds souverain du Qatar, QIA. Il faut dire que les déboires de certains placements européens notamment en Allemagne ont poussé les qatariens à accélérer le pas.
Il aura fallu notamment mettre sur la table 2,5 milliards de dollars US pour que Qatar Investment Authority acquière Asie Square Tower 1, l’une des tours mythiques du quartier d’affaires de la République de Singapour.
Chacun connait la méthode qatarienne, Qatar Investment Authority passe devant et les grandes fortunes qatariennes emboitent le pas comme à Londres. Il est probable que dans les mois et années à venir, Singapour devienne une importante destination pour les qatariens qui suivent avec intérêt l’aventure anglaise avec le « Brexit ».
Comme le disait récemment l’ancien premier ministre qatarien HBJ, les anglais auraient bien tort de quitter l’Europe, le Royaume pourrait bien ne pas y survivre. Les qatariens prudents ont déjà trouvé une porte de sortie, Singapour.