La politique étrangère et l’adoption de deux lois sur le sort des expatriés au Qatar ont marqué cette première semaine de septembre 2018.
Tamim bin Hamad al Thani sur tous les fronts.
L’ami personnel de l’émir du Qatar, Erdogan, espérait cette semaine sauver sa zone tampon d’Idlib en territoire syrien. Mais pour de multiples raisons politiques et économiques, Bachar el Assad veut nettoyer ce territoire, refuge de nombreux rebelles et terroristes. Le sommet entre l’Iran, la Russie et la Turquie sur le gouvernorat d’Idlib se termine par un désaccord mettant Erdogan dans l’obligation de réagir rapidement, s’il ne veut pas se retrouver au milieu des bombardements russes. L’affaiblissement d’Erdogan est une mauvaise nouvelle pour l’émir du Qatar qui pousse ses concitoyens à augmenter leurs investissements en Turquie.
Tamim bin Hamad al Thani a un peu plus de réussite en Allemagne, où il vient d’annoncer 10 milliards d’euros d’investissements supplémentaires dans le Mittelstand, les grosses PME allemandes. Pourtant la réussite des investissements actuels en Allemagne ne produisent pas autant qu’espéré, toutefois l’émir du Qatar considère l’Allemagne économiquement comme un pays fiable à long terme.
Ce que la presse internationale a surtout pointé du doigt sont deux lois concernant les expatriés. La première regarde la fin du permis de sortie du Qatar pour l’essentiel de la population expatriée et la seconde, la possibilité, en respectant certaines conditions de disposer d’un permis de résidence longue durée pour les étrangers qui souhaitent passer leur vie au Qatar. Ceci à l’air de rassurer l’Organisation Internationale du travail (OIT) qui se demandait si elle n’était pas tombée dans un traquenard en créant un bureau à Doha. Il faudra toutefois rester vigilant, car au Qatar on adopte beaucoup de lois mais leur application n’est pas toujours au rendez-vous.
En ce début septembre, la population qatarie et expatriée revient au pays notamment pour ceux qui ont des enfants et doivent participer à la rentrée scolaire. L’émir du Qatar est lui sur tous les fronts, histoire de faire oublier un boycott et le délire saoudien de transformer le Qatar en île, ce qui ne changerait pas grand-chose, car la seule frontière terrestre avec l’Arabie saoudite est désormais fermée depuis le 5 juin 2017.