Ce qui se passe en Turquie avec l’affaire de Digiturk appartenant au groupe qatari beIN Media est à méditer pour les autorités qatariennes.
Le Qatar nourrit son propre rejet.
Lors de la Coupe du monde 2018 en Russie, les français ont pu voir gratuitement bon nombre de matchs grâce au Groupe TF1. Celui qui en détenait les droits globaux était le qatari beIN Sports, or pour voir tous les matchs il fallait payer un abonnement à beIN Sports. Bon nombre de français on maudit beIN Sports et n’ont regardé les matchs sur TF1 ou écouté des radios et télés qui commentaient les matchs.
Le même problème se pose pour la ligue 1 (Super Lig) turque à partir de la saison 2018 – 2019 puisque Digiturk appartenant au groupe qatari beIN Media, maison mère de beIN Sports, en possède les droits exclusifs. Les turcs qui n’auront pas les moyens de se payer un abonnement au bouquet Digiturk ne pourront donc pas regarder le match de leur équipe préférée.
L’application de diffusion en direct Periscope appartenant à Twitter permettait jusqu’à peu de palier à cette difficulté puisqu’elle diffusait en streaming les matchs. C’était sans compter sur les juristes de beIN Media qui ont porté l’affaire devant les tribunaux turcs, lesquels vient de décider que Periscope serait brouillé pendant les matchs de la ligue 1 (Super Lig). Si cette décision peut se concevoir économiquement et juridiquement, néanmoins elle a un impact extrêmement négatif sur les supporters turcs qui ont peu de moyens et qui vont maudire le Qatar.
Le Qatar et la Turquie, en tout cas, au sommet de l’état sont des grands alliés, mais ce type de comportement de la part du qatari beIN Média nourrit le rejet qui grandit contre le Qatar en Turquie. Ceci rappelle ce qui s’est passé entre la Tunisie et le Qatar, bon nombre de tunisiens ont une image horrible du Qatar à cause de son implication dans la vie de leur pays.
Une affaire sérieuse à méditer pour les autorités qatariennes car leur image dans le secteur du football devient désastreuse et si l’on ajoute à cela les polémiques sur l’attribution de la Coupe du monde 2022, le Qatar a du souci à se faire. Ceci n’est pas très bon pour le commis de l’état qatarien dirigeant le groupe beIN Media, Nasser al Khelaïfi. On ne peut pas dire que cet homme est connu pour sa finesse !