Le Qatar respecte- t- il l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Du désir à la réalité il y a un long chemin
Un désir auquel on se cramponne, un rêve auquel on croît très fort, est déjà une réalité. (Claire France) La citation de Claire France, une Québécoise née en 1927 et décédée en 1976, lors d’un accident d’auto, est extraite de son premier roman » Les enfants qui s’aiment », traduit en 12 langues.
Ceux qui suivent l’actualité du Qatar savent que les autorités de ce pays croient beaucoup à cette citation. Toute leur communication est basée sur le désir de transformer leur pays, aussi bien sur le sort des travailleurs étrangers, sur celui du rôle de la femme, sur la liberté sexuelle ou sur la liberté de pratiquer sa religion, du moins en apparence.
Participants à une rencontre interreligieuse à Washington, ils se sont exprimés par la voix d’Ibrahim bin Saleh Al Nuaimi, président du Centre international pour le dialogue interreligieux de Doha (DICID). « La tolérance, la liberté religieuse et l’acceptation de l’autre ne sont en aucun cas un luxe, mais un devoir religieux, moral et humain », a déclaré Al Nuaimi.
Le Qatar pratique une certaine ouverture d’esprit notamment envers les grandes religions reconnues au niveau mondial. Pour autant, les autorités qataries respectent- elles l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ? Pour rappel, voici ce que dit l’article 18
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.
Or, les deux premier pas essentiels à accomplir, retirer de sa Constitution son appartenance au Wahhabisme et abolir la peine de mort, ne sont toujours pas d’actualité.
Dire que rien n’évolue serait erroné, plusieurs bâtiments religieux démontrent le contraire, mais est-ce suffisant pour constater qu’au-delà des mots, l’ouverture à l’autre est bien réelle ? L’arrivée de Tamim bin Hamad al Thani, jeune émir, a freiné plusieurs pistes que son père , l’émir Hamad, avait ouvertes, comme la liberté de pensée en matière politique et sur le reste, les évolutions se font attendre. Il faut rester vigilant, du désir à la réalité, il y a un long chemin et parfois le Qatar retourne en arrière au lieu d’avancer, comme le démontre chaque jour le surarment auquel il se livre.