Tout le monde n’est pas d’accord pour dépénaliser les chèques sans provisions au Qatar.
Pourtant il faudra aller de l’avant
Il y a une vingtaine d’années celui qui émettait un chèque sans provisions devait rendre des comptes devant la justice civile du Qatar. Certains membres des communautés qui administraient le Qatar en profitèrent pour laisser des ardoises énormes et quittèrent précipitamment ce pays. Les qataris furent escroqués, on parle de centaines de millions au global. Une loi fut alors votée pour pénaliser les chèques sans provisions, ce qui eut comme effet de remplir les prisons du Qatar.
Cette loi conjuguée avec celle de la Kafala qui empêche de sortir du territoire qatarien a permis aux possédants qataris ou non qataris de profiter de la situation. Il n’est pas rare qu’un bailleur vous demande plusieurs chèques d’avance pour votre loyer, avec une promesse, souvent non tenue, de les encaisser en temps voulu. Pire, certains sponsors qataris ont dépouillé leurs associés en vidant le compte de l’entreprise au moment où celui-ci, non qatari, émettait des chèques. Ce qui avait comme conséquence de les envoyer en prison pour de longues années et en général il reprenait la totalité de l’entreprise. Le cas Marongiu dont nous avons souvent parlé illustre cette situation.
Or, le Qatar ne peut continuer à commercer et entreprendre sur son territoire avec cette loi qui décourage de nombreux étrangers et favorise certaines dérives. Il est important de mettre en place des moyens pour sécuriser les échanges financiers, en finir avec la circulation de nombreux chèques et faire évoluer la loi afin d’envoyer les mauvais payeurs devant les tribunaux civils.
Les qataris en vingt ans ont plus pris leurs affaires en mains et doivent encore progresser sur ce sujet et même s’il y a des résistances compréhensibles, il faut revenir à la situation d’avant ou l’émission d’un chèque sans provision était traité devant la justice civile. Il est temps aussi de vider les prisons, coût important pour le Qatar, mais aussi économiquement désastreux.
L’émir a gracié pour la fin du Ramadan plus de 400 personnes dont un nombre important de personnes en difficultés après émission d’un chèque sans provision. Il envoie un signal au pays, car il est temps de faire évoluer cette loi.