L’Emir Hamad-Khalifa a voulu créer un choc générationnel, sans doute contraint par ses voisins et les américains.
L’importance de la jeunesse, une ressource pour le futur
Avant le Printemps arabe, il était beaucoup question dans les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) de l’importance de la jeunesse, la ressource du futur. Le temps est venu de concrétiser cette vision ambitieuse en plaçant les jeunes au cœur du développement économique. C’est en substance ce que disait Gloria La Cava, actuellement coordinatrice des programmes Jeunesse de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
La population des 15-29 ans dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) représente plus de 100 millions d’habitants, soit environ un tiers de la population totale. Cette poussée démographique de la jeunesse constitue à la fois une formidable chance et un immense défi. La jeunesse favorise généralement la croissance en stimulant l’innovation et la productivité. Elle est porteuse de nouvelles idées, créatrices et innovantes pour le monde de demain.
La jeunesse au pouvoir, et alors ?
En ce 25 juin 2013, l’émir cède le pouvoir à son fils Tamim. Le Qatar a deux émirs pour un jour. Tout le long de son discours, l’émir Hamad-Khalifa parle de sa foi en Dieu et annonce ce choc générationnel nécessaire. Il rappelle qu’il n’a pas voulu prendre le pouvoir pour l’amour d’être un puissant mais qu’il fallait bousculer l’histoire.
Il est temps de tourner une nouvelle page dit-il et laisser la place aux jeunes avec leurs pensées originales et créatrices d’initiatives. Il exhorte enfin la population « à préserver nos valeurs traditionnelles et culturelles, en provenance de notre religion, l’identité arabe et surtout notre humanité, car nous croyons que le Monde Arabe est un corps humain, une structure cohérente, elle prospère si toutes ses parties sont prospères.
Cinq ans plus tard, en ce matin du 25 juin 2018, le Moyen Orient est plus que jamais divisé; La jeunesse se combat, MBS contre Tamim. L’élection du président turc Erdogan, dès le premier tour, hier 24 juin 2018, devrait compliquer un peu plus la situation.