Les américains installés au Qatar ne sont pas fiables en cas de conflit déclaré par les saoudiens et émiratis. Après sa réélection présidentielle Erdogan va accélérer l’installation de ses troupes au Qatar.
L’espace-temps pour mettre au pas le Qatar par le quartet des boycotteurs se réduit
En ce début juin 2018, deux expositions d’art au Katara Cultural Village marquent l’anniversaire du boycott du Qatar par l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte. Les autorités qatariennes ont sollicité les artistes qui ont répondu favorablement, marquant ainsi leur volonté d’alimenter un patriotisme qui semble solide pour l’instant.
Les 300 000 qataris noyés au milieu de 2,4 millions d’étrangers essaient d’exister au sein d’un Golfe persique où les tensions n’ont jamais été aussi palpables.
Certes, le boycott est partiel et ne touche pas les hydrocarbures, ce qui d’emblée le rendait inefficace, puisque sur le reste il a fallu simplement quelques mois pour que le Qatar remplace ses fournisseurs devenus boycotteurs.
Depuis le 5 juin 2017, les autorités qatariennes font tout pour mettre en scène ce qu’ils appellent, la résilience, évitant toutefois le mot résistance, car ils savent que boycott partiel peut à tout instant déraper en conflit armé. Les saoudiens et émiratis véritables initiateurs de cette situation complexe se retrouvent devant un dilemme : laisser la situation en l’état, renforçant un patriotisme qatari qui était bien plus faible avant le 5 juin 2017, ou, avoir le courage de mettre au pas une bonne fois pour toutes, ce petit bout de la péninsule arabique.
Le temps joue contre les boycotteurs car le Qatar va renforcer son armement dans les mois et années à venir. Plus grave encore, des centaines de militaires turcs arrivent au Qatar en toute discrétion et pas toujours en habits de parade et prennent position sur le territoire qatarien. Après sa réélection présidentielle Erdogan va accélérer l’installation de ses troupes au Qatar. On verra alors que plusieurs milliers de militaires turcs assurent la sécurité de leur allié et financier, le Qatar. Il sera alors définitivement impossible pour le quartet d’opérer militairement au Qatar car il devra aussi affronter la Turquie.
Si les américains installés au Qatar ne sont pas fiables en cas de conflit déclaré par les saoudiens et émiratis, ceci ne sera pas le cas des turcs qui ont besoin financièrement du Qatar. Il y a quelques mois nous annoncions le retour des ottomans au Qatar, ceci se vérifie.