La Qatar a- t- il coulé le britannique Carillion à lui tout seul ?
Les retards de paiement ou impayés peuvent couler même un grand groupe
Le drame que vivent de nombreux chefs d’entreprises est d’encaisser ce qu’ils ont facturé. Le britannique Carillion vient d’en faire la triste expérience puisqu’il a dû déposer son bilan en janvier 2018 suite à un manque de trésorerie. Parmi les impayés, 314 millions de £ provenaient du Moyen Orient dont 200 millions de £ du Qatar. Ces sommes importantes ne représentaient toutefois pas la totalité des dettes qui se montaient à 1, 5 milliards de £ mais cela a contribué à faire tomber le géant britannique les banquiers le considérant comme insolvable.
L’attitude du gouvernement du Royaume uni n’a pas été à la hauteur de la situation car il n’a pas réussi, malgré ses entrées en haut lieu au Qatar, à débloquer la situation. Carillion était engagé dans un vaste projet à Doha pour un total de travaux portant sur 5,5 milliards de dollars afin de développer une zone centrale de la ville. Il n’est anodin de remarquer que le promoteur de ce projet est Msheireb Properties, une filiale de Qatar Foundation, un appendice de l’état du Qatar dont la présidente est la mère de l’émir du Qatar.
Nous avions alerté il y a quelques temps de cela concernant les délais de paiement au Qatar qui peuvent se compter en semestres. La baisse du cours du baril de pétrole et la crise dans le Golfe persique depuis le 5 juin 2017 ont dû compliquer un peu plus la situation.
A la question, le Qatar a- t- il coulé le britannique Carillion à lui tout seul ? La réponse est certainement, non. Mais lui et d’autres pays comme Oman ont participé à faire tomber le britannique qui employait 43 000 salariés.
Il serait intéressant de se poser la question de savoir qui prendra la succession de Carillion à Doha dans ce vaste projet ?